Jai tant rĂȘvĂ© de toi, de Robert Desnos. Ce poĂšme, je le disais dans le spectacle La LibertĂ© ou l’amour, produit par ma compagnie, Les enfants du paradis. En 1995, je l’ai jouĂ© dans le cadre du cinquantenaire de la disparition de Robert le diable. Lors de cette soirĂ©e Ă©tait prĂ©sent Michel Arbatz qui a, lui, prĂ©sentĂ© un rĂ©cital chantĂ© et adaptĂ© des textes de Desnos. Marie

Robert Desnos, “J’ai tant rĂȘve de toi” “A la mystĂ©rieuse”, Corps et biens 1930 Introduction Critiquant la toute-puissance de la raison, les surrĂ©alistes se sont plongĂ©s avec Ă©lan dans l’exploration des rĂȘves. La revue qu’ils publient Ă  partir de 1924, La rĂ©volution surrĂ©aliste, laisse une large place aux rĂ©cits de rĂȘve. Robert Desnos, lui-mĂȘme, avait acquis au sein du groupe la rĂ©putation d’une grande rĂ©ceptivitĂ© aux Ă©tats de demi-sommeil, ou de rĂȘves hypnotiques et Ă©tait considĂ©rĂ© par ses amis comme une sorte de voyant ou de mĂ©dium. AndrĂ© Breton n’hĂ©sita pas Ă  Ă©crire , dans le premier Manifeste du SurrĂ©alisme 1924 “Aujourd’hui Desnos parle surrĂ©aliste Ă  volontĂ©. La prodigieuse agilitĂ© qu’il met Ă  suivre oralement sa pensĂ©e nous vaut autant qu’il nous plaĂźt de discours splendides et qui se perdent, Desnos ayant mieux Ă  faire qu’à les fixer. Il lit en lui Ă  livre ouvert et ne fait rien pour retenir les feuillets qui s’envolent au vent de sa vie”. C’est au cours de annĂ©es 1926 qu’il compose les poĂšmes dĂ©diĂ©s “A la mystĂ©rieuse”, dont fait partie le texte “J’ai tant rĂȘve de toi”. De quelle maniĂšre Robert Desnos prĂ©sente-il ici le rĂȘve? Nous verrons qu’il retrouve ici une inspiration sans doute plus traditionnelle, puisqu’il reprend ici le lyrisme amoureux amorcĂ© par Verlaine et dĂ©veloppĂ© par Eluard, mais que fort de son expĂ©rience explore Ă©galement les dangers du rĂȘve, mĂȘme s’il affirme au final ne pouvoir s’en Ă©chapper, dans l’impossibilitĂ© mĂȘme de renoncer Ă  l’amour qui en justifie l’existence. I Un rĂȘve amoureux 1 Le lyrisme amoureux On retrouve dans ce texte le rĂȘve associĂ© Ă  l’amour comme pour Verlaine ou pour Eluard, le rĂȘve est avant tout expression lyrique du sentiment amoureux. On retrouve ici l’emploi constant de la premiĂšre personne “J’ai tant rĂȘvĂ©â€ x4, “je deviendrais”, “je m’éveille”, “je dors”, “je pourrais”, “qui m’est chĂšre”, “ce qui me hante et me gouverne”, “il ne me reste plus”, “pour moi”, “mes bras”, “ma poitrine”. Cet emploi de la premiĂšre personne est associĂ©e Ă  un lexique amoureux l’anaphore qui donne son titre au texte “J’ai tant rĂȘvĂ© de toi” suggĂšre que la jeune femme est objet de dĂ©sir, l’intensif “tant”, appuyant cette idĂ©e. Cet amour s’exprime Ă©galement dans d’autres expressions “la voix qui m’est chĂšre”, “ce qui me hante et me gouverne”. On notera avec cette formulation la force des verbes qui rĂ©duisent Desnos Ă  un rĂŽle passif, ce que confirme l’emploi du pronom personnel “me” comme COD du verbe. Cette rĂȘverie amoureuse reste trĂšs charnelle la femme aimĂ©e est Ă©voquĂ©e par “ce corps vivant”, “cette bouche”, “ton corps”, “ton front et tes lĂšvres”. Et vis-Ă -vis d’elle la rĂȘverie insiste sur l’aspect physique de la relation “baiser”, â€œĂ©treindre”, “toucher”, “marchĂ©, parlĂ©, couchĂ© avec”. 2 Une adresse directe une dĂ©claration dĂ©sespĂ©rĂ©e Cependant Ă  la diffĂ©rence des textes de Verlaine et d’Eluard, le poĂšme de Desnos est clairement adressĂ© Ă  une femme rĂ©elle “tu perds”, “de toi” x4, “toi”, “ton ombre”, “ton corps”, “ton front”, “tes lĂšvres”, “ta vie”. De mĂȘme on note l’emploi du dĂ©monstratif qui semble s’adresser directement Ă  une personne prĂ©sente “ce corps vivant”, “cette bouche”. AdressĂ©s Ă  “A la mystĂ©rieuse”, cet ensemble de 7 poĂšmes a Ă©tĂ© inspirĂ© par la chanteuse de music-hall, Yvonne Georges, ce que peut-ĂȘtre pourrait suggĂ©rer l’allusion Ă  la “voix qui m’est chĂšre”. Dans ce contexte, l’utilisation de la deuxiĂšme personne peut ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme une dĂ©claration, un appel, une demande, d’autant plus pathĂ©tique que cet amour rĂȘvĂ© ne paraĂźt pas avoir Ă©tĂ© entendu, alors qu’il est associĂ© au temps “J’ai tant rĂȘvĂ©â€, avec jeu de sonoritĂ©s “est-il encore temps”, “j’ai tant rĂȘvĂ© qu’il n’est plus temps”, “mes bras habituĂ©s”, “depuis des jours et des annĂ©es“hyperbole. Dans le dernier paragraphe, cette longueur temporelle est rendue par l’accumulation “marchĂ©, parlĂ©, couchĂ©â€, appuyĂ©e par le jeu de sonoritĂ©s. II Un rĂȘve dangereux 1 Une interrogation constante Le poĂšme Ă©voque le danger de cette rĂȘverie amoureuse, qui finit par faire perdre au rĂȘveur tout contact avec la rĂ©alitĂ© et toute capacitĂ© Ă  y prendre pied. Il est Ă  noter que dans les trois premiers paragraphes, ces dangers sont d’abord Ă©voquĂ©s de maniĂšre interrogative “Est-il encore temps
”, ou hypothĂ©tique “mes bras ne se plieraient pas”, “je deviendrais”, avec ici l’emploi du mode conditionnel. Dans les deux derniers en revanche, le ton est plus affirmatif le “il n’est plus temps” rĂ©pond Ă  la question du premier paragraphe, et le “je pourrais moins toucher” affirme une Ă©vidence dont le deuxiĂšme paragraphe se contentait d’énoncer la possibilitĂ©, avec l’emploi de “peut-ĂȘtre”. Il reste cependant que l’état mĂȘme de Desnos est associĂ© au doute et Ă  l’incertitude dans cet Ă©tat de trouble entre rĂȘve et rĂ©alitĂ©, comme le montrent les modalisateurs “peut-ĂȘtre”, “sans doute”, employĂ©s en chiasme dans le texte. 2 L’impossibilitĂ© amoureuse Si le rĂȘve est refuge car il permet de “rĂ©aliser” un amour impossible, son irrĂ©alitĂ© est soulignĂ©e par le vocabulaire employĂ© “ton ombre”, “ton fantĂŽme” l’emploi du verbe “hanter allait dans le mĂȘme sens. On note la progression des termes qui vont vers une dĂ©rĂ©alisation de plus en plus marquĂ©e. Le rĂȘve s’apparente Ă  la mort il conduit Ă  la perte “tu perds ta rĂ©alitĂ©â€, et sa toute-puissance finit par empĂȘcher une relation rĂ©elle. Desnos dit la difficultĂ© de passer du rĂȘve Ă  la rĂ©alitĂ©, de confronter l’image idĂ©alisĂ©e du rĂȘve Ă  la rĂ©alitĂ© effective, et il insiste trĂšs matĂ©riellement sur cette dimension “atteindre ce corps vivant”, “baiser sur cette bouche”, “mes bras ne se plieraient pas au contour de ton corps”, “je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres”. Ainsi “l’apparence rĂ©elle”, “les apparences de la vie et de l’amour” sont des expressions qui expriment le monde rĂ©el en mettant en Ă©vidence le fait que pour Desnos rĂȘveur, elles semblent inaccessibles. L’expression “O balances sentimentales” qui scinde le texte en deux parts suggĂšre l’impossibilitĂ© amoureuse mĂȘme Ă  aucun moment les deux personnes ne peuvent coĂŻncider puisque la jeune femme refuse son amour, elle est seulement ombre, mais si l’occasion de cet amour se prdoduisait, Desnos ne saurait s’y plier, et il deviendrait une ombre Ă  son tour. La phrase exclamative, introduite par “î” suggĂšre la plainte, devant une situation sans issue. Salvador Dali, Le rĂȘve 1931 3 Une disparition programmĂ©e Il va plus loin en suggĂ©rant que ce refuge dĂ©libĂ©rĂ© dans le rĂȘve aboutit pour lui-mĂȘme Ă  une disparition plus marquĂ©e il est condamnĂ© au sommeil “il n’est plus temps que je m’éveille”, “Je dors debout, le corps exposĂ©â€, et ce sommeil devient analogique d’une mort Ă  soi-mĂȘme. La correspondance du vocabulaire est trĂšs marquĂ©e le terme “ombre” est employĂ©e quatre fois 3 fois pour qualifier Desnos, une fois pour parler de la femme rĂȘvĂ©e, “fantĂŽme” trois fois deux fois pour le poĂšte, une fois pour la jeune femme. Bien plus l’emploi des pluriels “fantĂŽmes parmi les fantĂŽmes”, ou du comparatif “plus ombre cent fois que l’ombre” montre bien que la disparation du poĂšte sera encore plus totale. A cet Ă©gard, le “î balances sentimentales” semble pris en faute. De mĂȘme l’expression “il ne me reste plus qu’à” tĂ©moigne d’une sorte de rĂ©signation Ă  n’ĂȘtre plus dans le monde rĂ©el. L’opposition est ici trĂšs nette entre la qualitĂ© lumineuse de la jeune femme et l’ombre dans laquelle s’inscrit le poĂšte. La mĂ©taphore du cadran solaire le place en retrait, mais indĂ©fectiblement liĂ©e Ă  elle. L’emploi du prĂ©sent et du futur “qui se promĂšne et se promĂšnera” l’ affirme comme Ă©ternellement prĂ©sent Ă  ses cĂŽtĂ©s. Quant Ă  l’adverbe, “allĂšgrement”, il suggĂšre malgrĂ© tout une sorte de bonheur retrouvĂ©, comme si au terme du poĂšme, cette disparation de lui-mĂȘme semblait ĂȘtre acceptĂ© par le poĂšte. Conclusion Un texte qui explore la rĂȘverie amoureuse en en soulignant les ambivalences et les dangers refuge, elle conduit au retrait du monde rĂ©el et Ă  la disparition de soi. Si Desnos met en garde contre le rĂȘve, il ne peut cependant y renoncer .Reste l’exercice poĂ©tique, la volontĂ© d’exprimer le rĂȘve par des mots, la parole adressĂ©e au monde comme effort pour y demeurer. ComposĂ©s vers 1926, les sept poĂšmes de “A la mystĂ©rieuse” se lisent comme une affirmation amoureuse envers et contre tout, et leur rĂ©sonance est sans doute plus forte quand on sait que leur inspiratrice mourut, trĂšs jeune, le 22 avril 1930, avant la la publication en mai de cet ensemble de textes dans le recueil Corps et Biens. Cet Article a Ă©tĂ© postĂ© le mercredi,19 dĂ©cembre, 2012 Ă  1843 . Les commentaires et les RĂ©troliens sont clos pour le moment. LepoĂšme de Desnos J’ai tant rĂȘvĂ© de toi est un poĂšme en prose. Vrai Faux Bonne rĂ©ponse ! J'ai rĂȘvĂ© de toi est un poĂšme en prose, c'est-Ă -dire qu'il n'a pas de vers. C'est une Ă©criture poĂ©tique libre. Le poĂšme Il Ă©tait une feuille de Desnos n'a pas de strophes. Vrai Faux
Ludmillo Pierre, photographe, Corps couchĂ© dans l’obscuritĂ©, source agence J’AI TANT RÊVÉ DE TOI J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui m’est chĂšre ? J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre À se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant l’apparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, Je deviendrais une ombre sans doute. Ô balances sentimentales. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi qu’il n’est plus temps Sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposĂ© À toutes les apparences de la vie Et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Qu’il ne me reste plus peut-ĂȘtre, Et pourtant, qu’a ĂȘtre fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que l’ombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos, Henri Martinie / Roger-Viollet, Cher tout le monde, femmes, hommes et tant d’autres, le poĂšte surrĂ©aliste et rĂ©sistant Robert Desnos est nĂ© le 4 juillet 1900 Ă  Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en TchĂ©coslovaquie tout juste libĂ©rĂ©e. La derniĂšre photo connue du poĂšte français Robert Desnos, au camp de concentration de Theresienstadt, 1945, De ce poĂšte lyrique, mystĂ©rieux, sensible, ingĂ©nu au sens Ă©tymologique du terme nĂ© libre, de ce poĂšte pas douĂ© pour la guerre, mais rĂ©sistant, rebelle au possible, hyper conscient Ă  la façon des ĂȘtres de ravissement terrestre, cultivant la bontĂ©, et la vulnĂ©rabilitĂ© pour ce qu’elle est la dignitĂ© mĂȘme du vivant et pour nous, humains, au fond, une grĂące, de ce poĂšte dont l’Ɠuvre fait frĂ©mir, si profondĂ©ment ressentir Ă  quel point le corps, notre corps est prĂ©cieux, et n’est-ce pas ainsi qu’on devrait ĂȘtre Ă©duquĂ©, Ă  se dire et se redire l’infini de tous les corps prĂ©cieux, le nĂŽtre, les corps proches et lointains, oui, concrĂštement prĂ©cieux, de ce poĂšte de pĂ©nombre Ă©merveillĂ©e qui n’est pas le plus grand ou monumental, mais, sans doute, mon prĂ©fĂ©rĂ©, un peu comme le pauvre Franz, Franz Schubert aux Ă©tincelles mĂ©lancoliques, n’est pas le plus grand, mais mon prĂ©fĂ©rĂ©, de Robert Desnos, RenĂ© Char Ă©crit Il est des poĂštes parmi nos contemporains qu’il ne serait presque pas nĂ©cessaire d’avoir connus ou frĂ©quentĂ©s pour leur vouer un rĂ©el attachement tant leur personne physique, l’arc-en-ciel de leur regard quotidien – ces mystĂšres qui provoquent la sympathie, l’amitiĂ© – se retrouvent prĂ©sents dans leur poĂšme Ă  cĂŽtĂ© de la beautĂ© du poĂšme mĂȘme. Les mots de leur parole rapide courent avec un enjouement dĂ©licieux sur tout le parcours de leur vers, comme ces couples d’oiseaux bruyants qui se poursuivent l’étĂ© dans le flanc accidentĂ© des riviĂšres. Je n’ai jamais rencontrĂ© Robert Desnos, mais je l’ai lu. Je le relis. Je le distingue, je l’aperçois bien. Je l’affectionne. » Char – dans l’atelier du poĂšte, Quarto, p. 422 Le poĂšme J’ai tant rĂȘvĂ© de toi fait partie du recueil À la mystĂ©rieuse, repris dans Corps et biens prĂ©facĂ© par RenĂ© BertelĂ©. À la mystĂ©rieuse est consacrĂ© Ă  l’amour et Ă  la construction onirique d’une figure fĂ©minine idĂ©ale. TiraillĂ©e entre rĂȘve et rĂ©el, l’inventivitĂ© Ă©poustouflante du poĂšte est aussi expĂ©rimentale que musicale. AuprĂšs de J’ai tant rĂȘvĂ© de toi s’impose la RĂȘverie du compositeur français Claude Debussy 1862 – 1918 interprĂ©tĂ©e par François-JoĂ«l Thiollier, un pianiste franco-amĂ©ricain. En bonus, regardez J’ai tant rĂȘvĂ© de toi dans cette magnifique vidĂ©o d’animation rĂ©alisĂ©e par Emma Vakarelova. Le photographe Ludmillo Pierre, La photographie illustrant la poĂ©sie est de Ludmillo Pierre, mon jeune cousin qui vit et travaille Ă  Port-au-Prince dans l’agence photo Ayitifoto, fondĂ©e, il y a sept ans, par un groupe de jeunes photographes haĂŻtiens dont le dynamisme et la crĂ©ativitĂ© Ă©patent. Ces artistes sont entrĂ©s en rĂ©sistance contre la fatalitĂ© prĂ©tendant que la rĂ©ussite n’est pas envisageable dans leur pays Ă©prouvĂ©, certes, mais bourrĂ© de ressources. Ces rebelles en beautĂ©, je les connais et les admire avec tendresse pour offrir la preuve du faisable. Mais se seraient-il exilĂ©s que je ne les aurais pas critiquĂ©s. Le seul message juste est faites comme bon vous semble ! Installez-vous oĂč vos tripes et votre esprit sont fĂ©conds, heureusement ! Personne n’a Ă  dire Ă  l’autre oĂč il doit vivre, avec quel esprit il convient de s’épanouir, dans quelle langue il lui faut crĂ©er. Vous ĂȘtes nĂ© en HaĂŻti et vous affirmez comme Danny LaferriĂšre Je suis un Ă©crivain japonais, mais quel riche point de vue ! En rĂ©sumĂ©, ne vous limitez au nom d’aucune cause. Choisissez celle du sĂ©rieux ou de la dĂ©sinvolture permettant d’accoucher du meilleur de vous-mĂȘme, c’est-Ă -dire du mystĂšre exigeant de la qualitĂ© humaine ! Cher tout le monde, on se quitte avec les rĂȘves de l’inĂ©galĂ© Otis Redding chantant I’ve Got Dreams To Remember I’ve got dreams, dreams to remember J’ai des rĂȘves, des rĂȘves Ă  me souvenir I’ve got dreams, dreams to remember J’ai des rĂȘves, des rĂȘves Ă  me souvenir
StreamDesnos - J'ai tant rĂȘvĂ© de toi by Oh Oceane on desktop and mobile. Play over 265 million tracks for free on SoundCloud. Dans son recueil Corps et Biens, publiĂ© en 1930, Robert Desnos reprend les thĂšmes majeurs du surrĂ©alisme le rĂȘve, l'inconscient par exemple. Le texte Ă©tudiĂ© , J'ai tant rĂȘver de toi » est un poĂšme lyrique, qui se trouve dans le thĂšme du rĂȘve. Dans ces lignes, le poĂšte dĂ©clare son amour Ă  une femme bien rĂ©elle en s'adressant Ă  elle directement. Par opposition, sa dĂ©claration nous paraĂźt irrĂ©elle. Ce poĂšme en prose se prĂ©sente sous la forme de petit paragraphe de unes Ă  deux lignes, structurĂ©s grĂące Ă  la ponctuation. Comment Desnos transmet au lecteur le dĂ©sespoir d'un amour malheureux ? Nous nous intĂ©resserons dans la premiĂšre partie, Ă  la dĂ©claration d'un amour intense et malheureux. Par la suite, nous verrons les cĂŽtĂ©s paradoxaux du rĂȘve de cet homme. Dans ce poĂšme d'amour, Desnos cherche Ă  faire ressentir au lecteur l'intensitĂ© et la tristesse des sentiments qui l'animent lorsque qu'il dĂ©clare son attachement pour cette femme. Pour cela il emploie de nombreux mots ou expressions appartenant aux champs lexicaux de l'amour et des sentiments, par exemple le verbe \"baiser\" ou \"Ă©treignant\" ou encore l'expression \"balance sentimentale\" ou \"de la vie et de l'amour\" Ajouter Ă  cela, il utilise une mĂ©taphore ligne 15 \"... sur le cadran solaire de ta vie\" et une exagĂ©ration ligne 6 \"... depuis des jours et des annĂ©es\" ; toutes deux illustrent l'immensitĂ© de l'amour que cet homme ressent pour cette inconnue. Chacun de ces procĂ©dĂ©s sont d'une trĂšs grande importance, il dĂ©finissent les sentiments forts du poĂšte. Il s'adresse Ă  elle directement, en la tutoyant comme par exemple dans le titre du poĂšme qui est aussi la phrase rĂ©currente du poĂšme \" J'ai tant rĂȘvĂ© de toi\", ou encore ligne 11 \"ton front\" et \"tes lĂšvres\". Ainsi, par cette utilisation de pronoms personnels et possĂ©ssifs, le poĂšte insiste sur l'existence de cette femme pour qui il Ă©prouve un \" amour impossible\" . A de nombreuses reprises, il apparait comme possĂ©dĂ© par ses sentiments \"... ce qui me hante\" \"je deviendrais ton ombre\" ou encore \"il ne me reste plus [...] qu'Ă  ĂȘtre fantĂŽme\" Desnos cherche Ă  montrer au lecteur son obsession pour cette mystĂ©rieuse femme . Il insiste sur son dĂ©sespoir ligne 13 grĂące Ă  cette accumulation de partiticipe passĂ© \"J'ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, couchĂ© avec ton fantĂŽme\", il montre ainsi au lecteur qu'il a tout essayĂ© pour lutter, en vain. On voit donc le poĂšte comme un rĂȘveur dĂ©sespĂ©rĂ© par l'absence de rĂ©ciprocitĂ© de son amour. Il se rĂ©fugit dans le rĂȘve et au fil du poĂšme, il nous apparait comme une personne plein de paradoxes. Tout d'abord, un paradoxe de temps. Il emploie le passĂ© composĂ© dans la phrase \"j'ai tant rĂȘvĂ© de toi\", il a recourt Ă  cette utilisation pour Ă©voquer une action qui a durĂ©e mais qui est achevĂ©e. De plus, il emploie le prĂ©sent ligne 1 \"tu perds ta rĂ©alitĂ©\" en opposition avec le dĂ©but de la phrase ; enfin il emploie le futur ligne 15 \" ... se promĂšnera ...\". Le poĂšte vit donc cet amour au passĂ©, il exprime sa tristesse au prĂ©sent et son espoir au futur. On remarque Ă©galement qu'il existe une vraie frontiĂšre entre rĂȘve et rĂ©alitĂ©. En effet, dans le poĂšme le rĂȘve du poĂšte parait plus fort et plus prĂ©sent que la rĂ©alitĂ© ; par exemple ligne 9 \"J'ai tant rĂȘvĂ© de toi qu'il n'est plus temps sans doute que je m'Ă©veille\". Le poĂšte perd sa rĂ©alitĂ©, en se renfermant dans son rĂȘve et petit Ă  petit la certitude avec laquelle il s'exprime depuis le dĂ©but du poĂšme, laisse place au doute. Il exprime tout d'abord sa certitude en reprenant plusieurs fois l'expression \"sans doute\", comme par exemple ligne 7 et 9. Par la suite, il fait part de son doute dans les lignes 2 et 3 avec la forme interrogative qui exprime son hĂ©sitation, tout comme \"peut-ĂȘtre\" Le poĂšte nous apparait ainsi comme une victime de son propre amour. En conclusion, Desnos se livre Ă  une dĂ©claration lyrique amoureuse. Le poĂšme a un ton mĂ©lancolique, comme si l’amour qui unit le poĂšte et la femme aimĂ©e Ă©tait dĂ©jĂ  mort, et donc impossible. On sent cependant un rĂ©el attachement de Desnos, la femme Ă©tant prĂ©sente partout, que ce soit dans la rĂ©alitĂ© tel qu’elle est ou dans le rĂȘve tel que le poĂšte l’imagine. D’autres poĂštes surrĂ©aliste tel que Apollinaire mĂ©lange dans leur poĂšme deux univers, un imaginaire, l’autre rĂ©el, comme dans Nuit RhĂ©nane». J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette. bouche la naissance de la voix qui m'est chĂšre? J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s en Ă©treignant ton ombre Ă  se. croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-ĂȘtre.
J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chĂšre ? J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s en Ă©treignant ton ombre Ă  se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant l’apparence rĂ©elle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es je deviendrais une ombre sans doute. Ô balances sentimentales. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposĂ© Ă  toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi. Je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, couchĂ© avec ton fantĂŽme qu’il ne me reste plus peut-ĂȘtre, et pourtant, qu’à ĂȘtre fantĂŽme parmi les fantĂŽmes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promĂšne et se promĂšnera allĂšgrement sur le cadran solaire de ta court-mĂ©trage fait partie de la collection En sortant de l'Ă©cole » qui rend hommage Ă  Robert Desnos. A dĂ©couvrir 13 poĂšmes adaptĂ©s avec toute la diversitĂ© des techniques d’animation et les voix de Romane Bohringer et de Jacques Gamblin pour les faire vivre. RĂ©alisateur Emma VakarelovaProducteur Tant Mieux Prod, Bayard Jeunesse AnimationAnnĂ©e de copyright 2015AnnĂ©e de production 2015PubliĂ© le 24/06/15ModifiĂ© le 07/10/20Ce contenu est proposĂ© par
Jai tant rĂȘvĂ© de toi - qu'il n'est plus temps sans doute que je m'Ă©veille. - Je dors debout, le corps exposĂ© Ă  toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, - la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi de Robert Desnos. Robert Desnos. Une citation de J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chĂšre ? J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s en Ă©treignant ton ombre Ă  se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant l’apparence rĂ©elle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es je deviendrais une ombre sans doute, Ô balances sentimentales. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposĂ© Ă  toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, couchĂ© avec ton fantĂŽme qu’il ne me reste plus peut-ĂȘtre, et pourtant, qu’à ĂȘtre fantĂŽme parmi les fantĂŽmes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promĂšne et se promĂšnera allĂšgrement sur le cadran solaire de ta vie. Voter pour ce poĂšme!
LepoĂšme de Robert Desnos "J'ai tant rĂȘvĂ© de toi" parle de la femme aimĂ©e et de l'absence. 3. Je l'ai apprĂ©ciĂ© car il exprime des sentiments ^personnels mais qui peuvent ĂȘtre universel. L'anaphore "j'ai tant rĂȘvĂ© de toi" crĂ©e un rythme, comme une obsession. 4. Les passages remarquables : "tu perds ta rĂ©alitĂ©, "en Ă©treignant ton ombre", "ton fantĂŽme". 5. Ce texte est un

ï»żJ’ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chĂšre ? J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s en Ă©treignant ton ombre Ă  se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant l’apparence rĂ©elle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es je deviendrais une ombre sans doute, Ô balances sentimentales. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’éveille. Je dors debout, le corps exposĂ© Ă  toutes les apparences de la vie et de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, couchĂ© avec ton fantĂŽme qu’il ne me reste plus peut-ĂȘtre, et pourtant, qu’à ĂȘtre fantĂŽme parmi les fantĂŽmes et plus ombre cent fois que l’ombre qui se promĂšne et se promĂšnera allĂšgrement sur le cadran solaire de ta vie.

Hispoems became more direct and musical, though still maintaining some of their earlier adventurous style. Desnos continued to write throughout the decade; in 1936 he wrote a poem per day for the entire year. His published works from this time include Corps et biens (1930), and Le sans cou (1934). Slides 14 Download presentation J’ai tant rĂȘvĂ© de toi
 Robert Desnos Par Nanou et Stan J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui m’est chĂšre ? J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre À se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que devant l’apparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, Je deviendrais une ombre sans doute. Ô balances sentimentales J’ai tant rĂȘvĂ© de toi qu’il n’est plus temps Sans doute que je m’éveille Je dors debout le corps exposĂ© À toutes les apparences de la vie Et de l’amour et toi, la seule Qui compte aujourd’hui pour moi Je pourrais moins toucher ton front Et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres Et le premier front venu. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Qu’il ne me reste plus peut-ĂȘtre, Et pourtant, qu’à ĂȘtre un fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que l’ombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie
. http //www. nanouetstan 226. fr Robert Desnos est un poĂšte français, nĂ© le 4 juillet 1900 Ă  Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 Ă  44 ans au camp de concentration de Theresienstadt, en TchĂ©coslovaquie Ă  peine libĂ©rĂ© du joug de l'Allemagne nazie. Autodidacte et rĂȘvant de poĂ©sie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littĂ©raires modernistes et rejoint en 1922 l'aventure surrĂ©aliste. Il participe alors de maniĂšre Ă©clatante aux expĂ©riences de sommeils hypnotiques et publie avec Rrose SĂ©lavy 1922 -1923 ses premiers textes qui reprennent le personnage créé par Marcel Duchamp. Dans les annĂ©es 1924 -1929, Desnos est rĂ©dacteur de La RĂ©volution surrĂ©aliste mais rompt avec le mouvement quand AndrĂ© Breton veut l'orienter vers le Communisme. Il travaille alors dans le journalisme et, grand amateur de musique, il Ă©crit des poĂšmes aux allures de chanson et crĂ©e avec un grand succĂšs le 3 novembre 1933, Ă  l'occasion du lancement d'un nouvel Ă©pisode de la sĂ©rie FantĂŽmas Ă  Radio Paris la Complainte de FantĂŽmas. Le poĂšte devient ensuite rĂ©dacteur publicitaire mais prĂ©occupĂ© par la montĂ©e des pĂ©rils fascistes en Europe, il participe dĂšs 1934 au mouvement frontiste et adhĂšre aux mouvements d'intellectuels antifascistes, comme l'Association des Ă©crivains et artistes rĂ©volutionnaires ou, aprĂšs les Ă©lections de mai 1936, le ComitĂ© de vigilance des intellectuels antifascistes. 
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. En 1940 aprĂšs la dĂ©faite de la France face Ă  l'Allemagne nazie, il redevient journaliste pour le quotidien Aujourd'hui, et dĂšs juillet 1942 fait partie du rĂ©seau de RĂ©sistance AGIR. Il poursuit ses activitĂ©s de RĂ©sistance jusqu'Ă  son arrestation le 22 fĂ©vrier 1944. Il est dĂ©portĂ© Ă  Buchenwald et passe par d'autres camps avant de mourir Ă  Theresienstadt TĂ©rĂ©zin, en TchĂ©coslovaquie Ă©puisĂ© par les privations et malade du typhus, il y meurt le 8 juin 1945, un mois aprĂšs la libĂ©ration du camp par les SoviĂ©tiques. La dĂ©pouille du poĂšte est rapatriĂ©e en France, et Robert Desnos est enterrĂ© au cimetiĂšre du Montparnasse Ă  Paris. Son Ɠuvre comprend un certain nombre de recueils de poĂšmes publiĂ©s de 1923 Ă  1943 - par exemple Corps et biens 1930 ou The Night of loveless nights 1930 - et d'autres textes sur l'art, le cinĂ©ma ou la musique, regroupĂ©s dans des Ă©ditions posthumes. Nanou et Stan le 22/10/2021
Jai tant rĂȘvĂ© de toi. Robert Desnos; Emma Vakarelova. Adaptation animĂ©e du poĂšme "J'ai tant rĂȘvĂ© de toi" de Robert Desnos. Plus d'information Aucun avis sur cette notice. En ligne. document Ă©lectronique Papier buvard. Robert Desnos; Marine Laclotte. Adaptation animĂ©e du poĂšme "Papier buvard" de Robert Desnos. Plus d'information Aucun avis sur cette notice. En
Commentaire J’ai tant rĂȘvĂ© de toi » De Robert Desnos PremiĂšre Partie Robert Desnos dans son poĂšme met en scĂšne une peinture qu’il fait d’un amour fragile et incertain. En premierlieu nous allons voir comment Desnos nous peint cet amour. Les mots que le poĂšte emploie dĂ©voilent ses sentiments tant rĂȘvĂ© de toi », baiser », qui m’est chĂšre », la seule qui compte », Ă©treignant », l’amour ». Tout au long du texte il utilise aussi le champ lexical du corps corps vivant », bouche », bras », poitrine », ton corps », ton ombre », front », lĂšvres ». Ilinsiste donc sur le caractĂšre physique de cet amour essentiellement au dĂ©but du texte. On peut remarquer que ce poĂšme est Ă  la premiĂšre personne du singulier je », j’ », me », moi ». Celasignifie que le narrateur est interne et qu’il est personnage de cette histoire. Cet amour lui appartient bien et il fait cette dĂ©claration en s’adressant directement Ă  l’ĂȘtre aimĂ© qu’il tutoie tu », toi », ta », ton », tes » comme s’il le connaissait depuis longtemps. Desnos s’adresse Ă  l’ĂȘtre cher comme s’il Ă©tait physiquement devant lui comme s’il pouvait l’atteindre J’ai tant rĂȘvĂ© detoi que 
 au contour de ton corps peut ĂȘtre ». Mais petit Ă  petit, on se rend compte que cet amour est inaccessible comme le laisser sous entendre l’auteur dans la premiĂšre phrase J’ai tant rĂȘvĂ© detoi que tu perds ta rĂ©alitĂ© ». Cet amour est fragile et bascule vers l’illusion et le doute, au moment oĂč il Ă©crit Et que, devant l’apparence rĂ©elle 
 je deviendrais une ombre sans doute ». Ilemploie alors le conditionnel ce qui nous laisse dubitatif sur le rĂ©el de cette histoire. Il insiste sur ce changement par Ô balance sentimentale ». Ô » est un terme employĂ© en poĂ©sie qui interpellele lecteur et qui marque la douleur. Le mot balance » exprime un mouvement allant de la rĂ©alitĂ© au rĂȘve, sans se fixer vraiment sur l’un ou l’autre. Cela entretient l’illusion, le doute de

Jai tant rĂȘvĂ© de toi qu'il n'est plus temps. Sans doute que je m'Ă©veille. Je dors debout, le corps exposĂ©. A toutes les apparences de la vie. Et de l'amour et toi, la seule. qui compte aujourd'hui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front. Et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres. et le premier front venu. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi
ChĂšre lectrice, Cher lecteur, Je suis plongĂ©e en ce moment dans un livre et dans ce dernier, grĂące Ă  l’auteur qui avait insĂ©rĂ© ce poĂšme dans le rĂ©cit, j’ai dĂ©couvert un texte merveilleux. Je suis charmĂ©e par la grĂące et la beautĂ© de ce dernier. Ce poĂšme s’intitule J’ai tant rĂȘvĂ© de toi» de Robert Desnos 1900-1944. J’ai fait quelques recherches et j’ai appris que ce poĂšte avait connu un destin tragique. Voici l’information relevĂ©e sur sa page WikipĂ©dia De juillet 1942 jusqu’à son arrestation, le 22 fĂ©vrier 1944, il participe au rĂ©seau de rĂ©sistance AGIR. Depuis CompiĂšgne, il est dĂ©portĂ© le 27 avril 1944 vers Flöha, via Auschwitz, Buchenwald et FlossenbĂŒrg. ÉpuisĂ© par deux semaines d’une marche de la mort qui l’a amenĂ© fin avril 1945 Ă  Theresienstadt, il meurt dans un revier dantesque un mois aprĂšs l’abandon du camp par les agents de la Sipo. Reconnu peu avant sa mort par un Ă©tudiant tchĂšque mobilisĂ©, son corps est rapatriĂ© en octobre et enterrĂ© au cimetiĂšre du Montparnasse.» Quelle tristesse! PĂ©rir dans une marche de la mort
 Je n’en reviens tout simplement pas. Alors, voici son poĂšme J’ai tant rĂȘvĂ© de toi». Ce dernier est tirĂ© de son recueil À la mystĂ©rieuse. J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta encore temps d’atteindre ce corps vivantet de baiser sur cette bouche la naissancede la voix qui m’est chĂšre ?J’ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s en Ă©treignant ton ombreĂ  se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pasau contour de ton corps, que, devant l’apparence rĂ©elle de ce qui me hanteet me gouverne depuis des jours et des annĂ©esje deviendrais une ombre sans doute,Ô balances tant rĂȘvĂ© de toi qu’il n’est plus temps sans doute que je m’ dors debout, le corps exposĂ© Ă  toutes les apparences de la vieet de l’amour et toi, la seule qui compte aujourd’hui pour moi,je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvreset le premier front tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, couchĂ© avec ton fantĂŽmequ’il ne me reste plus peut-ĂȘtre, et pourtant,qu’à ĂȘtre fantĂŽme parmi les fantĂŽmes et plus ombre cent foisque l’ombre qui se promĂšne et se promĂšnera allĂšgrementsur le cadran solaire de ta vie. C’est tellement puissant comme hymne Ă  la personne aimĂ©e et perdue
 Je crois bien que je suis la lectrice idĂ©ale de ce poĂšte. Je vais mĂȘme me laisser tenter et acheter Oeuvres de Desnos, chez Gallimard Quarto. Connaissiez-vous ce poĂšme? Bien Ă  vous, Madame lit L52yX.
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