Depuisquelques semaines, Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise à l'élection présidentielle, a le vent en poupe, notamment dans les sondages. Certains d'entre eux le placent en
Ce sont une cinquantaine dâaffiches de mai 1968 qui sont proposĂ©es. Le choix a Ă©tĂ© fait en prioritĂ© sur celles qui ont une iconographie. Ainsi le slogan "CRS = SS" nâapparaĂźt pas mais on voit un CRS avec un bouclier oĂč est marquĂ© "SS". On retrouvera Ă©videmment la police vous parle tous les soirs Ă vingt heures », sois jeune et tais-toi », moins de 21 ans voici ton bulletin de vote » un pavĂ© en lâoccurrence, et il fallait avoir vingt-et-un ans pour pouvoir voter jusquâen 1974 et laissons la peur du rouge aux bĂȘtes Ă cornes ». Dâautres sont moins connues comme la reprise du cĂ©lĂšbre et dĂ©jĂ centenaire lâordre rĂšgne » avec en illustration un blessĂ© dâune manifestation portĂ© sur un brancard ou la spĂ©cialitĂ© du chef participation Ă 1F65 » avec le gĂ©nĂ©ral de Gaulle en chef cuisinier. Cette derniĂšre affiche est rĂ©alisĂ©e Ă Marseille ; la plupart sortent de lâAtelier populaire de lâĂcole des beaux-arts de Paris. On apprend que le MUCEM de Marseille a une collection bien plus importante que l'ensemble de celles ici prĂ©sentes; ceci du fait qu'il a hĂ©ritĂ© des collections du MusĂ©e des Arts et traditions populaires. Pas mal dâaffiches ont un rapport avec un mouvement de grĂšve ou une Ă©vacuation de grĂ©vistes. Une prĂ©face de Sam StrouzĂ© Ă©voque les conditions de crĂ©ation de ces affiches alors quâun texte introductif de Michel Dixmier sâattache Ă montrer quels esprits elles portent, on a en effet en gros les affiches de type syndical et les affiches de type libertaire. Certaines affiches sont dotĂ©es dâun commentaire qui dĂ©passe les habituelles informations de lieu de production et de date de crĂ©ation ; ces textes ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s par Bernadette Caille et Michel Dixmier. Cet ouvrage sert en partie de catalogue dâexposition Ă 1968. Quelle histoire qui se tient en Arles pour les Rencontres de la photographie ; lâexposition se visite de dĂ©but juillet au 23 septembre et prĂ©sente d'autres supports que les affiches. Voir
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Nousne sommes pas loin, quarante ans aprÚs Mai 68, de cette affiche qui suggérait « Sois jeune et tais-toi ». Dans les années 1970, les sociologues Jean-Claude Chamboredon et Madeleine
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ContrairementĂ la lĂ©gende, explique Patrick Leboutte, concepteur de ce coffret des Editions Montparnasse, Mai-68 nâa pas Ă©tĂ© le seul fait des Ă©tudiants du Quartier latin Ă Paris, loin s
1AgnĂšs Varda, Coline Serreau, Nelly Kaplan, trois noms parmi des dizaines qui illustrent chacun Ă leur maniĂšre une nouvelle façon de faire du cinĂ©ma mĂȘme si la carriĂšre de la premiĂšre est antĂ©rieure Ă mai 68, son nom comme celui des autres est liĂ© Ă ce quâon appellera dans les annĂ©es 1970 le cinĂ©ma des femmes ». Cet article propose une interrogation sur ce cinĂ©ma au fĂ©minin, afin dâenvisager Ă la fois le contexte particulier dans lequel il Ă©merge, les problĂ©matiques quâil soulĂšve, et ce en quoi il va renouveler un cinĂ©ma français jusquâalors ultra masculinisĂ©. 2La pĂ©riode de âlâentre-deux-maiâ, pour reprendre lâexpression de Pascal Ory, reprĂ©sente un moment particulier de lâhistoire du septiĂšme art en France en gĂ©nĂ©ral, et des femmes et du cinĂ©ma en particulier. On pourrait le dire aussi de lâhistoire des femmes tout court puisque de la fin des annĂ©es 1960 au dĂ©but des annĂ©es 1980, se dĂ©veloppĂšrent diffĂ©rents mouvements de libĂ©ration des femmes aboutissant Ă des avancĂ©es majeures dans lâhistoire de la sexualitĂ©, de la contraception, de lâavortement. En ce qui concerne le cinĂ©ma, cette pĂ©riode a Ă©tĂ© vue aussi comme une sorte âdâintermĂšde historiqueâ, expression pour le moins passe-partout et lĂ©gĂšrement dĂ©prĂ©ciative, permettant de rĂ©duire les Ćuvres au simple rĂ©sultat dâun contexte historique la mĂȘme chose sâest produite avec la littĂ©rature dite de la RĂ©sistance. Le cinĂ©ma des annĂ©es 1970 se fit plus concret, plus en rapport avec la sociĂ©tĂ© qui le produisait, plus revendicatif aussi, Ă©chappant au âcontemporain vagueâ et au consensus mou qui, selon Jean-Pierre Jeancolas, caractĂ©risait les films des annĂ©es Pompidou1. Quâil sâagisse de filmer les mĂȘmes choses de façon diffĂ©rente, dâautres choses de la mĂȘme façon ou en innovant, les combinaisons ne manquaient pas pour [re]prendre la parole et revendiquer dâautres dĂ©sirs. Ăge dâor du cinĂ©ma militant, politique et/ou engagĂ©, les annĂ©es 1970 ont aussi vu le dĂ©veloppement dâun cinĂ©ma [au] fĂ©minin, tellement minoritaire auparavant que le nombre de nouvelles cinĂ©astes entre 1969 et 1980 est cinq fois supĂ©rieur Ă celui de la pĂ©riode allant de lâaprĂšs-guerre 1946 Ă mai 19682. La comparaison avec le nombre Ă©levĂ© de rĂ©alisateurs dĂ©butant au cinĂ©ma au tournant des annĂ©es 19603 se passe presque de commentaires. Rappelons quand mĂȘme que ceci ne devrait pas trop surprendre si lâon considĂšre la situation des femmes, Ă lâĂ©cran comme Ă la ville, dans les annĂ©es 1950, la pĂ©riode de lâaprĂšs-guerre Ă©tant celle dâun backlash et dâune reprise en main des femmes4. 3Comme beaucoup dâautres domaines professionnels, lâindustrie cinĂ©matographique a en effet longtemps Ă©tĂ© un espace qui, quoique mixte, reprenait la division entre les tĂąches rĂ©servĂ©es Ă chaque sexe, correspondant Ă ce qui Ă©tait vu comme âlâordre naturelâ des choses aux hommes revenaient la crĂ©ation et la maĂźtrise de la technique, tandis que les femmes Ă©taient cantonnĂ©es aux travaux de âpetites mainsâ, costumes, maquillage ou script. MĂȘme si les vedettes/stars fĂ©minines parvenaient parfois Ă obtenir une relative Ă©galitĂ© avec leurs partenaires masculins, il nâen Ă©tait pas de mĂȘme pour la rĂ©alisation. Pourtant, Ă lâĂ©poque oĂč le cinĂ©ma Ă©tait encore vu comme une attraction foraine, une femme avait montrĂ© la voie. Alice Guy 1873-1968, la pionniĂšre du cinĂ©ma français dont la carriĂšre cinĂ©matographique coĂŻncide avec les dĂ©buts du septiĂšme art, avait rĂ©ussi Ă sâimposer dans le monde du cinĂ©ma de lâĂ©poque, assez peu ouvert aux femmes. Elle connut, elle aussi, de nombreuses difficultĂ©s avant dâatteindre le succĂšs dans un milieu oĂč les femmes avaient peu leur place, et elle dut gravir un par un les diffĂ©rents Ă©chelons menant Ă la rĂ©alisation, dĂ©butant comme secrĂ©taire chez Gaumont5. 4MalgrĂ© les dĂ©buts prometteurs de la premiĂšre rĂ©alisatrice française qui tourna des centaines de courts films muets, il fallut attendre le milieu des annĂ©es 1970 pour que les femmes accĂšdent en plus grand nombre aux commandes de la camĂ©ra6. A lâinstar de leurs illustres devanciĂšres, les rĂ©alisatrices ayant dĂ©butĂ© aprĂšs mai 68, ont souvent, Ă lâexception notable dâAgnĂšs Varda, commencĂ© par les mĂ©tiers du cinĂ©ma considĂ©rĂ©s comme âfĂ©mininsâ, tels que le montage, le maquillage et les costumes, sans oublier le travail de scripte. Contrairement Ă leurs Ă©quivalents masculins, toutes nâavaient pas accĂšs Ă lâassistanat auprĂšs de rĂ©alisateurs reconnus, et beaucoup furent aussi dâabord actrices et/ou scĂ©naristes avant dâĂȘtre Ă mĂȘme de rĂ©aliser leur premier long mĂ©trage. En ce qui concerne la âvoie royaleâ pour accĂ©der Ă la rĂ©alisation, le chemin Ă©tait Ă©troit et les Ă©lues peu nombreuses. Les femmes prĂ©parant le concours de l'IDHEC Institut des hautes Ă©tudes cinĂ©matographiques créé aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, remplacĂ© depuis par la FEMIS ne reprĂ©sentaient que 4 % de lâensemble des candidats en 1974. En outre, lâon nâincitait pas Ă lâĂ©poque les rares candidates Ă sâorienter vers les filiĂšres âtechniquesâ direction, son et photographie, et elles Ă©taient plutĂŽt dirigĂ©es aprĂšs le concours vers les fonctions dites âfĂ©mininesâ telles que celles mentionnĂ©es plus haut7. Les arguments pour justifier ce choix niveau de technicitĂ©, poids du matĂ©riel, etc. furent de moins en moins dĂ©fendables, dâautant plus que les âjeunesâ cinĂ©astes de la Nouvelle Vague avaient mis en vogue un matĂ©riel plus lĂ©ger et moins onĂ©reux telle la camĂ©ra Eclair Cameflex inventĂ©e en 1948 mais rarement utilisĂ©e auparavant. 5Les âpionniĂšres du cinĂ©maâ Ă©taient Ă leur façon des rebelles, et leurs hĂ©ritiĂšres le restent un siĂšcle plus tard. Rebelles et tenaces aussi dans leur dĂ©sir de faire des films, malgrĂ© tout et coĂ»te que coĂ»te, dans un milieu assez peu philogyne et oĂč la recherche dâun producteur et dâun distributeur devient vite une bataille Ă©puisante que certaines abandonnent en route, par dĂ©couragement8. MĂȘme si elles reprĂ©sentent actuellement presque 15 % de lâensemble des cinĂ©astes avec une âpointeâ Ă 20 % au milieu des annĂ©es 1990, une situation qui est unique au monde, les rĂ©alisatrices françaises doivent encore lutter pour faire accepter leurs projets et pour pouvoir les financer. Certaines, aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© un premier film de cinĂ©ma, optent pour la tĂ©lĂ©vision, rĂ©putĂ©e moins inaccessible pour les femmes. 6Au dĂ©but des annĂ©es 1970, Ă lâĂ©poque oĂč dans dâautres domaines, des groupes de femmes se crĂ©ent pour dĂ©fendre leurs droits, des femmes dĂ©sireuses de favoriser le cinĂ©ma au fĂ©minin se regroupent dans un association quâelles appellent Musidora, en hommage Ă la vedette du cinĂ©ma muet, devenue cĂ©lĂšbre grĂące au rĂŽle dâIrma Vep dans la sĂ©rie Les Vampires 1915-1916 rĂ©alisĂ©e par Louis Feuillade. Ce nom Ă©tait trĂšs symbolique, puisque Musidora avait elle aussi connu des difficultĂ©s lorsquâelle avait voulu se lancer dans la rĂ©alisation, choisissant pour ĂȘtre plus indĂ©pendante de crĂ©er en 1917 sa propre maison de production, la SociĂ©tĂ© des films Musidora ». Les buts de lâassociation créée en octobre 1973, Ă©taient de promouvoir la crĂ©ation et la distribution de films et de vidĂ©os rĂ©alisĂ©s par des femmes. Elle encourageait aussi la recherche sur les reprĂ©sentations des femmes dans le cinĂ©ma masculin et fĂ©minin. Enfin, ce fut Musidora qui organisa le premier festival de films de femmes en 1974, lâancĂȘtre du festival international annuel de CrĂ©teil. Quoique le festival ait Ă©tĂ© critiquĂ© par la suite pour son âterrorisme fĂ©ministeâ9, il nâen demeure pas moins quâil reprĂ©sente un moment important dans lâhistoire du cinĂ©ma français au fĂ©minin. Par la suite, dâautres organisations virent le jour, telles Femmes/mĂ©dias et CinĂ©-femmes-international. 7Ă dĂ©faut de pouvoir faire des films de cinĂ©ma, dâautres rĂ©alisatrices dĂ©butantes dans les annĂ©es 1970 choisissent lâoption moins onĂ©reuse et plus maniable de la vidĂ©o. Ce sont alors des films documentaires militants, financĂ©s par des collectifs et trĂšs souvent liĂ©s au mouvement des femmes. Le MLAC est Ă lâorigine de films en faveur de la contraception et lâavortement, tout comme dâailleurs le Planning familial dans plusieurs rĂ©gions10. Les cinĂ©astes sâapproprient les images quâelles veulent utiliser comme des armes. Leurs films dĂ©noncent, montrent, expriment une rĂ©alitĂ© souvent absente du cinĂ©ma âofficielâ, masculin et/ou commercial. Le livre des âfemmes de Musidoraâ, Paroles... elles tournent 1976 participe de la mĂȘme dĂ©marche, voulant offrir aux femmes, quâelles soient cinĂ©astes, actrices ou autres, la possibilitĂ© de sâexprimer sur leur rapport au cinĂ©ma, leurs expĂ©riences et leurs points de vue. Alors que le lien entre ces documentaires et les mouvements de femmes Ă©taient trĂšs Ă©troits, que ce soit pour le financement ou la distribution, il nâen est pas de mĂȘme pour les films de fiction. 8Dâautre part, dĂšs lors que lâon parle des Ćuvres des rĂ©alisatrices, Ă lâĂ©poque comme de nos jours, un problĂšme de dĂ©finition se pose. Parler de âcinĂ©ma de femmesâ ou de âfilms de femmesâ, câest dĂ©jĂ revendiquer ou en tout cas reconnaĂźtre une âspĂ©cificitĂ© fĂ©minineâ que les intĂ©ressĂ©es sont souvent les premiĂšres Ă rejeter. Les rĂ©ticences plus ou moins fortes des cinĂ©astes françaises Ă voir leur Ćuvre marquĂ©e par et considĂ©rĂ©e en fonction de leur sexe est une tendance typiquement hexagonale, fruit dâun universalisme rĂ©publicain que peu de rĂ©alisatrices remettent en cause, et une constante des annĂ©es 1970 Ă nos jours. Ainsi, quand le mensuel Le Film français consacre en 1977 un dossier sur le âcinĂ©ma des femmesâ, les rĂ©alisatrices interrogĂ©es, entre autres Diane Kurys et Coline Serreau, nâont pas de mots assez durs pour refuser cette idĂ©e. Ă Serreau dĂ©clarant Je ne suis pas une femme qui fait du cinĂ©ma, je suis quelquâun qui fait du cinĂ©ma », fait Ă©cho Diane Kurys sâinsurgeant Vous ne parleriez pas de films de borgnes ou de culs de jatte. Ăa mâexaspĂšre quâon parle de films de femmesâ comme si câĂ©tait une tare »11. Les rares ouvrages sur le sujet tĂ©moignent aussi des mĂȘmes rĂ©ticences de la part des rĂ©alisatrices, rĂ©ticences lĂ©gitimes si lâon analyse, comme lâa fait Ginette Vincendeau, les relations particuliĂšres entre fĂ©minisme et cinĂ©ma en France Vincendeau 1987. Selon cette chercheuse12, câest surtout en France que se manifeste lâĂ©cart entre âfilms de femmesâ et films fĂ©ministes. Analysant les raisons de lâabsence de thĂ©ories fĂ©ministes du cinĂ©ma en France malgrĂ© le fait que ce sont des fĂ©ministes françaises qui ont souvent inspirĂ© ces thĂ©ories dans les pays anglo-saxons, elle dĂ©finit la position des cinĂ©astes françaises comme standing between two stools assises entre deux chaises », puisque dâune part il leur manque un cadre idĂ©ologique crĂ©dible en terme de soutien de groupe », et dâautre part, elles occupent une position minoritaire au sein de lâindustrie cinĂ©matographique »13 notre traduction. Pour Vincendeau, les femmes cinĂ©astes françaises ont choisi lâintĂ©gration au sein dâune industrie cinĂ©matographique, qui, des producteurs aux critiques, ne reconnaĂźt pas lâappartenance sexuelle des auteurs comme un critĂšre valable. Notons que depuis le suffrage du mĂȘme nom, lâadjectif âuniverselâ en France est souvent synonyme de masculin. Dans le cas du cinĂ©ma, il semble que sous couvert dâuniversalisme, ce soit la tradition de la domination masculine au sein de la crĂ©ation artistique qui lâemporte. 9Un autre aspect majeur, dĂšs lors que lâon sâintĂ©resse aux âfilms de femmesâ, est le choix des sujets. Qui dit cinĂ©ma au fĂ©minin ne devrait pas nĂ©cessairement dire histoires de femmes. Lâon ne peut nier cependant que les rĂ©alisatrices des films documentaires surtout mais aussi de fiction, choisissent le plus souvent une perspective fĂ©minine Ă dĂ©faut de fĂ©ministe et crĂ©ent des personnages fĂ©minins loin des stĂ©rĂ©otypes de la fĂ©minitĂ© acceptĂ©s et parfois revendiquĂ©s par une grande majoritĂ© des cinĂ©astes masculins. Comme le notait AudĂ© Ă propos du changement qui sâopĂšre dans les annĂ©es 1970, les comĂ©diennes, des personnages, des femmes intĂ©ressantes par leur intervention au plan sociopolitique ont remplacĂ© le mythe ». Lâon peut ajouter Ă cela, quâune tendance se dessine dans les films de fiction qui choisissent souvent de montrer ce que lâon ne voyait pas nĂ©cessairement, ou pas de la mĂȘme façon lâon revient alors Ă lâidĂ©e de âfilmer autre choseâ. Des femmes cinĂ©astes parlent de la sexualitĂ© au fĂ©minin les films de Chantal Akerman, de Nelly Kaplan ou de Nina Companeez, du couple les films de Nadine Trintignant, La Femme de Jean de Yannick Bellon, 1974, des rapports mĂšre-fille Quâest-ce que tu veux, Julie ? de Charlotte Dubreuil, 1977, du viol Lâamour violĂ© de Yannick Bellon, 1979... La liste nâĂ©tant Ă©videmment pas exhaustive. 10De tous ces films, courts, moyens ou longs, vidĂ©o ou pas, fiction ou documentaire, certains ont marquĂ© plus que dâautres, pour des raisons qui restent souvent difficiles Ă dĂ©terminer. Certains ont dâailleurs Ă©tĂ© censurĂ©s, tel Histoires dâA, film documentaire distribuĂ© en 1973 qui condamnait la pĂ©nalisation de lâavortement, un an avant le vote de la loi Veil14. Nous en avons choisi quelques uns, rĂ©vĂ©lateurs de courants et de tendances, qui restent les films clefs de cette pĂ©riode, quâil sâagisse de films de fiction ou de documentaires. Notons ici que le choix entre ces deux genres Ă©tait motivĂ© chez les cinĂ©astes de lâĂ©poque par des raisons aussi bien Ă©conomiques quâidĂ©ologiques. MĂȘme si la fiction au dĂ©but des annĂ©es 1970, est aussi minoritaire par rapport au documentaire que la vidĂ©o lâest par rapport au film15, elle devient majoritaire au cours de la dĂ©cennie. La fiancĂ©e du pirate 11Avant la âvagueâ de films au fĂ©minin des annĂ©es 1970 faisant suite aux âĂ©vĂ©nementsâ de mai 68, une cinĂ©aste avait lancĂ© un pavĂ© dans la mare en rĂ©alisant lâun des cinq âfilms de femmesâ de lâannĂ©e 1969. Nelly Kaplan dans son premier film de fiction va en effet renverser de nombreux tabous et crĂ©er la controverse avec un personnage fĂ©minin provocateur, transgressant les normes sexuelles et sociales..., ce que dâaucuns ont vu comme une farce grossiĂšre, lĂ oĂč dâautres pressentaient les prĂ©mices dâun cinĂ©ma fĂ©ministe. Kaplan Ă©tait surtout connue avant ce film par ses courts, moyens et longs mĂ©trages dâun style trĂšs diffĂ©rent elle avait en effet travaillĂ© dans les annĂ©es 1950 avec Abel Gance dont elle admirait les films, et dans les annĂ©es 1960 sur des artistes peintres, contemporains ou non. Le synopsis de La FiancĂ©e du pirate Ă©crit en collaboration avec le scĂ©nariste Claude Makovski, prĂ©sentĂ© aux producteurs nâen sĂ©duit aucun, et pour cause. Lâhistoire est celle dâune jeune femme qui se venge de tous les hommes de son village qui avaient abusĂ© dâelle, non seulement en les faisant payer pour ce qui jusqu'alors Ă©tait âgratuitâ, mais aussi en enregistrant leurs aveux les plus compromettants. Câest grĂące au Lion dâor que Kaplan obtint lors du festival de Venise en 1967 pour son documentaire sur Picasso, Le Regard Picasso, quâelle put financer son film. Celui-ci, interdit Ă sa sortie aux moins de dix-huit ans, fut Ă lâorigine dâune controverse critique provoquĂ©e par lâaspect quelque peu outrancier du film. 12Bernadette Lafont, la plus bandante des actrices françaises » selon François Truffaut16 et actrice atypique de la Nouvelle Vague Les Mistons de François Truffaut en 1958 et Le Beau Serge en 1957, Les Bonnes femmes de Claude Chabrol en 1960, interprĂšte le personnage au nom faussement prĂ©destinĂ© de Marie17, une femme hors norme vivant misĂ©rablement avec sa mĂšre dans une cabane sommaire construite dans les bois Ă proximitĂ© du village de Tellier. La mort de sa mĂšre et le manque de sympathie des habitants du village dĂ©clenchent la rĂ©volte de Marie, jusquâici exploitĂ©e par les uns et les autres. Servante au service dâune patronne qui la maltraite tout en abusant dâelle, cette femme seule se venge. Le ton du film est rĂ©solument anarchiste et caricatural et, Ă lâexception de Marie, tous les autres personnages masculins et fĂ©minins sont prĂ©sentĂ©s comme des ĂȘtres lĂąches, fourbes et mauvais. LâĂ©mancipation de Marie passe par une prostitution que lâon pourrait qualifier dââautogĂ©rĂ©eâ, un aspect du film peu prisĂ© des fĂ©ministes Ă sa sortie. La transgression de Marie est Ă la fois sexuelle et sociale. En instaurant un systĂšme de paiement au prorata des revenus de ses clients lâouvrier portugais non seulement ne paie rien mais a droit Ă un peu de tendresse alors que le Duc doit payer le prix fort pour un âservice minimumâ, Marie se situe dans une perspective dĂ©libĂ©rĂ©ment subversive aux yeux des ânantisâ qui ne voient en elle quâun objet sexuel. DĂ©clarant que le travail est lâesclavage, Marie revendique une autre forme de subversion anarchisante que lâon retrouve aussi dans son attitude blasphĂ©matoire elle demande au curĂ© de dire une messe pour son bouc bien aimĂ© tuĂ© par un homme du village et dans sa maniĂšre âprovocanteâ de vivre sa sexualitĂ©, rĂ©clamant dans ses paroles et actions un âdroit Ă disposer de son corpsâ peu orthodoxe. 13Ce nâĂ©tait pas la premiĂšre fois que Kaplan sâaventurait sur le terrain peu explorĂ© Ă lâĂ©poque de lâĂ©rotisme au fĂ©minin, ayant publiĂ© sous le pseudonyme de Belen un recueil de nouvelles Ă©rotiques18. La âlibertĂ© sexuelleâ de Marie est associĂ©e Ă la chanson de Barbara moi j'm'en balance, chacun sera servi, mais câest moi qui choisis » et par une affiche sur le mur de sa cabane faisant de la publicitĂ© pour la contraception. MĂȘme si le choix de la prostitution comme source dâĂ©mancipation reste extrĂȘmement discutable, le film nâen attaque pas moins la misogynie des hommes et des femmes du village. En effet, non seulement la solidaritĂ© entre femmes est inexistante mais lâexploitation sexuelle de Marie par IrĂšne, sa patronne lesbienne, pourrait suggĂ©rer que les femmes en position de pouvoir pouvoir ici de nature Ă la fois Ă©conomique et sexuel sont aussi âcorrompuesâ que leurs Ă©quivalents masculins. Un autre aspect du film qui pourrait contredire la tendance libertaire de Marie, est sa capacitĂ©, nouvellement acquise, Ă possĂ©der et lâenthousiasme apparent quâelle manifeste pour cela. Plus en effet que sa libertĂ© sexuelle que lui reprochent en revanche les femmes du village et son indĂ©pendance affective, câest son indĂ©pendance Ă©conomique qui fait rĂ©agir les hommes. Marie sâenrichit, et qui plus est sur leur dos, retournant en sa faveur lâexploitation dont elle Ă©tait auparavant victime. Cela se manifeste de façon tangible par lâacquisition progressive de biens, Marie devenant, Ă lâinstar de ses contemporaines, une consommatrice âsoucieuseâ de dĂ©corer son intĂ©rieur19. La diffĂ©rence majeure est que, contrairement aux mĂ©nagĂšres de ce que lâon appelait pas encore les Trente Glorieuses », Marie dĂ©montre Ă la fin du film son dĂ©tachement pour ces mĂȘmes biens, non seulement en les abandonnant, mais en construisant avec les âtraces matĂ©riellesâ de sa prospĂ©ritĂ©, une âsculptureâ Ă cĂŽtĂ© de sa cabane, sur laquelle sâacharneront dâailleurs les habitants et habitantes du village, pris dâune rage incontrĂŽlĂ©e et incontrĂŽlable aprĂšs son dĂ©part. 14Refus de la sociĂ©tĂ© de consommation et/ou rejet de la rĂ©ification ? Il nâest pas facile, compte tenu des donnĂ©es parfois contradictoires de ce qui prĂ©cĂšde, de dĂ©terminer la portĂ©e politique et la teneur fĂ©ministe de La FiancĂ©e du pirate. MĂȘme si elle a parfois manifestĂ© par la suite son soutien aux mouvements fĂ©ministes, Kaplan ne sâengageait pas directement Ă ce moment-lĂ en faveur des causes dĂ©fendues par les militantes qui nâĂ©taient pas encore en 1969, Ă lâĂ©poque de la sortie du film, aussi organisĂ©es quâau dĂ©but des annĂ©es 1970. La cinĂ©aste prend la dĂ©cision cependant de rendre sympathique un homme, AndrĂ©, interprĂ©tĂ© par Michel Constantin, loin des rĂŽles de durs quâil joue habituellement, qui sâoccupe dâun cinĂ©ma ambulant et fait dĂ©couvrir Ă Marie des films amĂ©ricains y compris La Comtesse aux pieds nus de Mankiewicz dont le personnage principal ressemble parfois Ă Marie. Seul AndrĂ© prend le parti de Marie et lui manifeste de la sympathie. Il serait sans nul doute abusif dâen dĂ©duire que les hommes de cinĂ©ma sont tous philogynes. Lâon peut par contre y retrouver des traces de la cinĂ©philie de la cinĂ©aste, quâillustrent ses liens avec Abel Gance et lâadmiration quâelle lui vouait. 15Mais quâest-ce quâelles veulent ? 16Cette question que se posait Freud au sujet des femmes, le documentaire de Coline Serreau rĂ©alisĂ© entre 1975 et 1977 va tenter dây rĂ©pondre. Film clef dans la production française de ce que lâon a qualifiĂ© de âfilms de femmesâ, âfĂ©mininsâ, âfĂ©ministesâ et/ou âmilitantsâ, ce film a marquĂ© la lutte pour lâĂ©mancipation des femmes au mĂȘme titre que le film de Marielle Issartel et Charles Belmont, Histoires dâA. Quâil sâagisse du film lui-mĂȘme, des conditions de production et de financement ou encore de rĂ©ception, le documentaire de Serreau illustre parfaitement les obstacles que connaissent encore les cinĂ©astes femmes pour parvenir Ă rĂ©aliser leurs films. 17La rĂ©alisatrice, bien que partageant les luttes des fĂ©ministes de lâĂ©poque, nâappartient Ă aucun rĂ©seau ou groupe. Câest par hasard quâelle rencontre Antoinette Fouque, fondatrice de la jeune maison dâĂ©dition Des femmes créée en 1974 qui lâaide Ă financer ce documentaire quâelle avait au dĂ©part prĂ©vu dâappeler Utopie et dans lequel elle voulait donner la parole aux femmes, toutes les femmes, selon le principe que toutes celles qui avaient envie de parler le pourraient. Le tournage dura un an pendant lequel elle sillonna la France, enregistrant 24 heures de pellicule dont elle ne garda finalement que 90 minutes. Comme Kaplan, câest grĂące au succĂšs de son premier long mĂ©trage de fiction Pourquoi pas ! Prix Georges Sadoul 1978, quâelle put financer le montage de Mais quâest-ce quâelles veulent ? Ce film reprend les deux orientations militantes des groupes de femmes Ă cette Ă©poque, articulant lutte des classes et lutte des sexes. Pour Serreau, il sâagit non seulement dâillustrer lâidĂ©e que le personnel est politique », mais aussi dâassocier le fĂ©minisme et le marxisme, deux instruments de lutte et de travail qui ont tout remis en question et dont on ne peut pas se passer »20. La mĂȘme annĂ©e, elle ajoutait que le mouvement des femmes... on ne dira jamais assez ce quâon lui doit, ce quâon lui doit tous depuis dix ans. Il change la face de cette sociĂ©tĂ© [...]. Câest un nouveau moyen dâinvestigation du monde »21. Lâorganisation du documentaire et la rĂ©partition des tĂ©moignages des diffĂ©rentes intervenantes traduisent ce choix, puisque ce sont les ouvriĂšres du Nord de la France qui bĂ©nĂ©ficient du plus long temps de parole. 18Dans son documentaire, Ă lâinstar de ses contemporaines, la cinĂ©aste donne le âdroit Ă la paroleâ Ă des femmes de tout milieu, Ăąge et condition. Chacun des tĂ©moignages fonctionne comme une piĂšce dâune mosaĂŻque gĂ©ante sur la condition des femmes en France. Du Sud au Nord de la France, les femmes-tĂ©moins se racontent Ă la cinĂ©aste que lâon nâentend ni lâon ne voit, celle-ci ayant souhaitĂ© ne pas intervenir dans leurs tĂ©moignages, ni par des questions, coupĂ©es au montage, ni par des commentaires. La parole est alors et presque uniquement celles des interviewĂ©es. Quâelles soient femmes de cultivateurs dans le Midi, ouvriĂšres dâusines dans le nord de la France, femme au foyer bourgeoise, actrice de films pornos, actrice anorexique, pasteure ou concierge bretonne, ces voix expriment une polyphonie fĂ©minine faite de dĂ©sirs et de regrets. Reviennent chez toutes des mots traduisant leur sentiment dâaliĂ©nation, dâenfermement et/ou dâesclavage. Le montage renforce parfois des idĂ©es ou des sentiments Ă©noncĂ©s, alternant souvent ironiquement une opinion et des images qui les contredisent, telles les paroles de la mĂšre au foyer parlant des devoirs des femmes, Ă©pouses et mĂšres, sur des images de manifestations et d'affiches fĂ©ministes. 19Serreau choisit aussi de mettre en parallĂšle deux voix, chacune dĂ©passant le corps dont elles Ă©manent pour reprĂ©senter celle de leur classe. Les femmes, quâelles soient employĂ©es dâune usine de confection du Nord ou actrice de films pornos, expriment ainsi la voix des opprimĂ©es, quelle que soit la forme que cette oppression prenne. Les hommes, patron dâusine ou rĂ©alisateur pornographe, deviennent la voix du pouvoir quelle quâen soit la nature. Plus que de longs discours, le montage alternĂ© de ces voix dĂ©nonce les injustices. Ainsi les scĂšnes avec les ouvriĂšres dont les revendications sont entrecoupĂ©es par les propos de leur patron justifiant certains fonctionnements, ceux-lĂ mĂȘme contre lesquels sâinsurgent ses employĂ©es. Entre chaque intervention, la cinĂ©aste insĂšre des plans rĂ©currents de mer en mouvement, oĂč dans chaque mouvement de vagues venant sâĂ©craser contre le rivage, lâon peut lire ce que Serreau exprimait ainsi Lâeau, câest ce qui est dans nos veines, dans nos ventres, qui dort et parfois se rĂ©veille, et câest la tempĂȘte ». DĂ©crit par une critique comme Le Chagrin et la pitiĂ© des femmes »22, le documentaire de Serreau, sans avoir lâeffet dâĂ©lectrochoc quâavait pu avoir le film dâOphuls en France quelques annĂ©es plus tĂŽt, va dĂ©montrer, si besoin est, que la cause des femmes Ă©tait bien loin dâĂȘtre entendue. De mĂȘme que le film dâOphuls rendait visible ce qui restait alors de lâordre du non-dit, le documentaire de Coline Serreau exprime haut, fort et clairement, ce que peu voulait entendre et reconnaĂźtre, Ă savoir ici les injustices criantes dont les femmes Ă©taient victimes. LâUne chante, lâautre pas 20Figure quelque peu Ă part dans le cinĂ©ma français en gĂ©nĂ©ral et fĂ©minin en particulier, AgnĂšs Varda, parfois considĂ©rĂ©e comme la âmĂšreâ de la Nouvelle Vague, dĂ©buta dans les annĂ©es 1950, et fut obligĂ©e de trouver dâautres formes de financement, crĂ©ant, comme beaucoup dâautres femmes cinĂ©astes le feront par la suite, sa propre maison de production. AprĂšs avoir rĂ©alisĂ© son premier film de fiction, La Pointe courte en 1954, dans lequel dâaucuns discerneront par la suite les prĂ©mices de la Nouvelle Vague, la cinĂ©aste alterne fiction et documentaire. Absente de France en mai 1968, la cinĂ©aste rentre cependant des Ătats-Unis avec une connaissance du fĂ©minisme Ă lâanglo-saxonne. Ceci lui permet aussi de dĂ©velopper dans ses films une approche thĂ©orique et une pratique du fĂ©minisme plus poussĂ©e que ses contemporaines. Signataire du manifeste des 343, elle participe aux activitĂ©s du MLAC. 21Dans le contexte particulier du cinĂ©ma des annĂ©es 1970, elle rĂ©alise tout dâabord en 1975 un cinĂ©tract de huit minutes intitulĂ© RĂ©ponses de femmes. Elle choisit le format du film militant alors mĂȘme quâil sâagit dâune commande de la seconde chaĂźne de tĂ©lĂ©vision sur le sujet Quâest-ce quâĂȘtre femme ? ». Elle tourne ensuite un film de fiction, Lâune chante, lâautre pas 1976, oĂč elle met la fiction au service de la cause fĂ©ministe. A travers lâitinĂ©raire de deux femmes entre 1962 et 1976, elle tĂ©moigne des choix et des dilemmes auxquels sont confrontĂ©es ses deux hĂ©roĂŻnes. Des traumatismes individuels des avortements clandestins aux luttes collectives pour abolir son interdiction, des groupes de soutien aux femmes aux tentatives plus ou moins rĂ©ussies de ârĂ©invention du coupleâ, le film tĂ©moigne de cette pĂ©riode clef pour les femmes, se terminant sur une communautĂ© rĂ©unie autour dâune nouvelle naissance. 22Le film fut critiquĂ© par les unes pour avoir un peu trop versĂ© dans la tendance âmaternitudeâ qui caractĂ©risait certaines fĂ©ministes dans la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1970 Fortino 1997, par les autres pour ne pas assez tenir compte de la notion de classe sociale qui, plus que tout, dĂ©finit les personnages et leurs actes. Ce, malgrĂ© les affirmations de Varda Ă cette Ă©poque que les inĂ©galitĂ©s sociales Ă©taient le problĂšme le plus important des mouvements de femmes Smith 1998. En dĂ©pit de lâĂ©chec relatif du film auprĂšs des fĂ©ministes mĂȘme si le film est un succĂšs public, du moins Ă lâĂ©chelle des films âmilitantsâ de cette pĂ©riode, ce fut le premier film âgrand publicâ mettant en scĂšne de maniĂšre aussi concrĂšte les actions des mouvements de femmes. Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles 23Entre le documentaire de Serreau et le film de fiction de Varda, tous deux rĂ©vĂ©lateurs dans le fond et dans la forme de tendances propres au cinĂ©ma fĂ©minin de lâĂ©poque, un autre film fut tournĂ© Ă la frontiĂšre entre la fiction et le documentaire. La dissociation est dâailleurs discutable puisque dâune part, nombreuses furent les femmes qui choisirent Ă lâĂ©poque de commencer par des documentaires, pour des raisons politiques aussi bien quâĂ©conomiques, et dâautre part, le coefficient de rĂ©alisme dont sont affectĂ©s de nombreux films de femmes rend la distinction difficile dans le film de Varda, par exemple, GisĂšle Halimi joue son propre rĂŽle durant la re-crĂ©ation du procĂšs de Bobigny. Le second long mĂ©trage de la cinĂ©aste Chantal Akerman, Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles, coproduction franco-belge sortie en France en 1976, Ă©chappe Ă toute classification, par nature restrictive. InterprĂ©tĂ© par Delphine Seyrig23, le film, dâune durĂ©e de 200 minutes, fait coĂŻncider le temps de lâhistoire et le temps du rĂ©cit. On y suit les faits et gestes de la Jeanne du titre, femme au foyer subissant toutes les aliĂ©nations, quâil sâagisse de lâexploitation domestique la camĂ©ra la montre accomplissant les gestes rĂ©pĂ©titifs du quotidien, de lâexploitation sexuelle elle se prostitue pour pouvoir nourrir son fils. Les effets du langage cinĂ©matographique sont rĂ©duits au minimum, que ce soit dans le choix de plans fixes ou dans le quasi âsilenceâ de la bande-son, tout suggĂ©rant lâimmuabilitĂ©, lâimmobilitĂ©, le vide et lâĂ©touffement du personnage. MĂȘme si la cinĂ©aste a rĂ©cusĂ© par la suite la lecture qui Ă©tait faite de son film, il a Ă©tĂ© tout perçu Ă sa sortie comme une sorte de rĂ©fĂ©rence-pamphlet sur lâaliĂ©nation du deuxiĂšme sexe » Lejeune, 1987. 24Dâautres cinĂ©astes illustreront aussi Ă leur façon les actions des mouvements de femmes, en choisissant dâen âmontrerâ les effets et consĂ©quences sur le quotidien des femmes quâelles soient fĂ©ministes ou non. Avec le dĂ©but des annĂ©es Mitterrand, le nombre de rĂ©alisatrices françaises va croissant et elles ne sont plus considĂ©rĂ©es avec la mĂȘme curiositĂ© que dans la dĂ©cennie prĂ©cĂ©dente. MĂȘme si celles qui ont dĂ©butĂ© aprĂšs mai 1968 continuent de croire au fĂ©minisme, quelquâen soit la teneur, les temps ont changĂ©. Les cinĂ©astes issues du baby boom optent dans les annĂ©es 1980 pour une version plus Ă©dulcorĂ©e du fĂ©minisme de leurs dĂ©buts Coline Serreau avec Trois hommes et un couffin 1985 choisit un triple point de vue masculin, dans le but de dĂ©noncer le rĂŽle effacĂ© des hommes dans la parentalitĂ©. Quoique non dĂ©clarĂ©e comme fĂ©ministe, Diane Kurys dans Coup de foudre 1983, met en scĂšne les femmes de la gĂ©nĂ©ration prĂ©cĂ©dente, tentant de rĂ©sister aux lois non Ă©crites du patriarcat Tarr 199924. 25La âjeuneâ gĂ©nĂ©ration qui dĂ©bute au dĂ©but des annĂ©es 1990 suit surtout ses aĂźnĂ©es dans le choix de ses protagonistes, et crĂ©e des hĂ©roĂŻnes dâune Ă©paisseur psychologique souvent absente du cinĂ©ma au masculin, sans nĂ©gliger pour autant de mettre en scĂšne des hommes de maniĂšre souvent originale25. Certaines cinĂ©astes enfin, choisissent des genres cinĂ©matographiques traditionnellement et majoritairement masculins, tel le thriller ou le film Ă costumes. Une tendance se dessine aussi chez quelques rĂ©alisatrices dâancrer plus profondĂ©ment leurs films dans une problĂ©matique plus âsocialeâ26 ou chez dâautres de flirter plus ouvertement avec les tabous27. MalgrĂ© les avancĂ©es notables des femmes dans le paysage cinĂ©matographique français depuis un quart de siĂšcle, il reste encore du chemin Ă parcourir pour que les rĂ©alisatrices soient traitĂ©es comme des Ă©gales et puissent dĂ©velopper leur talent dans des conditions comparables Ă celles faites aux rĂ©alisateurs, et quâune paritĂ© homme-femme sâinstaure.
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affiche mai 68 sois jeune et tais toi analyse
Ausein du collectif les Insoumuses, fondĂ© avec Ioana Wieder, Delphine Seyrig et Carole Roussopoulos se sont emparĂ©es dâun outil nouveau, la vidĂ©o, pour rĂ©aliser avec trĂšs peu de moyens des
Dossier rĂ©alisĂ© par le secteur jeune du NPA. LycĂ©es la nouvelle politique Ă©ducative du gouvernement Ă Paris, Ă Rennes, au Mans et dans dâautres villes, les lycĂ©enEs ont Ă©tĂ© le secteur de la jeunesse le plus actif depuis lâĂ©lection de Hollande. Les mobilisations contre les expulsions des lycĂ©ens sans-papiers Leonarda et Khatchik, ainsi que contre les violences policiĂšres aprĂšs lâassassinat de RĂ©mi Fraisse, ont traduit la rĂ©volte que suscite la politique raciste et rĂ©pressive du gouvernement auprĂšs de la plus jeune gĂ©nĂ©ration. Ă force de coupes budgĂ©taires, nos Ă©tablissements sont asphyxiĂ©s, et ça va continuer Ă la rentrĂ©e prochaine avec les suppressions de postes dans les lycĂ©es, qui nous condamnent aux classes surchargĂ©es, au non-remplacement des profs absents, au manque de matĂ©riel⊠Il y a chaque annĂ©e des dizaines de milliers de jeunes qui se retrouvent sans lycĂ©e, et tous les prĂ©textes sont bons dĂ©sormais pour refuser ou exclure un Ă©lĂšve. DĂ©lation organisĂ©e Et vu quâ Ă©cole publique » rime avec RĂ©publique », et que depuis janvier câest Sois Charlie et tais-toi ! » sur les lycĂ©es, on a dĂ©sormais le droit aux cours de morale citoyenne, sur un fond bleu-blanc-rouge, avec en arriĂšre goĂ»t les dĂ©bats rĂ©cents sur lâuniforme obligatoire et le grand retour du service militaire. DerniĂšrement, le ministĂšre a fait circuler un livret qui prĂ©conise aux profs la dĂ©lation des jeunes radicalisĂ©s » contre le consumĂ©risme » et lâautoritĂ© », tout cela au nom de la lutte contre le terrorisme. Cette fiĂšvre ne vise quâĂ nous intimider et nous rĂ©primer, et Ă faire monter la sauce islamophobe qui a dĂ©jĂ conduit Ă la stigmatisation dâĂ©lĂšves qui ne se reconnaissaient pas dans le 11 janvier, et Ă la mise Ă pied dâun prof de philo de Poitiers qui avait mis en avant les liens entre les attentats et lâimpĂ©rialisme français ! La presse a rĂ©cemment indiquĂ© que plus de 500 lycĂ©ens avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©s par le biais de ce livret. Une vĂ©ritable entreprise de dĂ©lation massive ! Des traces des mobilisations, une conscience politique Il nâest pas nouveau que les classes dominantes se servent de lâ Ă©ducation nationale » comme un outil pour enrĂ©gimenter toute une gĂ©nĂ©ration, Ă coups de programmes scolaires bien ficelĂ©s lâhistoire du colonialisme français nâest plus au programme au lycĂ©e, mais aussi dâhoraires stricts et rigides, de discipline arbitraire. Bref, tout pour nous apprendre Ă nous taire une fois arrivĂ©Es dans le monde du travail. Mais les mobilisations de ces derniers mois ont laissĂ© des traces, et des milliers de lycĂ©enEs ont dĂ©veloppĂ© une conscience politique, quoi quâen dise lâidĂ©ologie patriarcale qui voudrait que lâon ne puisse pas penser de façon indĂ©pendante parce que lâon a moins de 18 ans. Avec toutes celles et ceux qui le souhaitent, nous voulons lutter contre cet encadrement de la jeunesse. Nous voulons des lycĂ©es publics, financĂ©s Ă la hauteur des besoins, oĂč lâon ait notre mot Ă dire, des cours qui nous permettent de comprendre le monde⊠pour mieux le transformer ! Nathan commission lycĂ©enne Paris Enseignement supĂ©rieur la logique des contre-rĂ©formes, lâadaptation aux besoins des capitalistes Depuis les annĂ©es 1990, lâenseignement supĂ©rieur et la recherche subissent de profondes transformations Ă lâĂ©chelle europĂ©enne. Cette nĂ©cessitĂ© a Ă©tĂ© formulĂ©e dix ans plus tĂŽt par les plus grands groupes industriels, qui souhaitaient unifier le marchĂ© de la connaissance » Ă travers le continent pour le rendre plus adaptĂ© Ă leurs besoins. En France, ce processus sâest traduit par une sĂ©rie de rĂ©formes portĂ©es par les gouvernements de droite comme de gauche. Celles-ci visaient en prioritĂ© Ă remettre en cause les acquis partiels gagnĂ©s par les luttes des annĂ©es 68. De la rĂ©forme LMD 2002 Ă la LRU 2007, il sâagissait de revenir sur les concessions quâavait pu faire lâĂtat, et de rĂ©duire progressivement Ă nĂ©ant les marges de manĆuvre et les droits dĂ©mocratiques obtenus par les Ă©tudiantEs et travailleurEs de lâuniversitĂ©. La derniĂšre attaque en date est la loi Fioraso portĂ©e par le gouvernement PS-Medef et votĂ©e en juillet 2013. Tout en validant les rĂ©formes en matiĂšre dâautonomie budgĂ©taire imposĂ©es les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, elle enjoint notamment les quelques 90 Ă©tablissements dâenseignement supĂ©rieur Ă se regrouper au sein dâune trentaine de pĂŽles rĂ©gionaux en fonction des besoins Ă©conomiques des patronats locaux. Dans les Conseils centraux des universitĂ©s, les reprĂ©sentants du gouvernement et du patronat, dĂ©signĂ©s sous le terme de personnalitĂ©s qualifiĂ©es », occupent une place de plus en plus importante au dĂ©triment des Ă©tudiantEs, des professeurEs et des salariĂ©Es et, de ce fait, ont un pouvoir accru sur les formations, le contenu des cours et la recherche. Stoppons la libĂ©ralisation de lâenseignement supĂ©rieur ! Les consĂ©quences sont dramatiques pour les Ă©tudiantEs. Les filiĂšres qui ne prĂ©sentent pas dâintĂ©rĂȘt direct pour le patronat risquent dâĂȘtre supprimĂ©es, en entraĂźnant par ailleurs une rĂ©duction importante des capacitĂ©s dâaccueil et une sĂ©lection sociale accrue, cela au dĂ©triment des Ă©tudiantEs issus des classes populaires. Des filiĂšres dâĂ©lite pour ceux et celles qui en ont les moyens, et des filiĂšres poubelles », avec des cours surchargĂ©s et des horaires impossibles, pour celles et ceux qui doivent travailler pour financer leurs Ă©tudes, voilĂ lâuniversitĂ© quâils nous proposent ! Face au programme du patronat pour lâuniversitĂ©, nous devons ĂȘtre capable dây opposer le nĂŽtre nous luttons pour un financement Ă la hauteur des besoins rĂ©els, la construction de logements sociaux, lâaugmentation des bourses et la crĂ©ation dâune allocation dâautonomie pour touTEs les jeunes. Mais cela ne suffit pas lâuniversitĂ© joue un rĂŽle clĂ© dans la production et la reproduction de lâidĂ©ologie dominante. Pas question que nous soyons tout juste bons Ă recracher les discours de ceux qui nous gouvernent et Ă leur servir de main-dâĆuvre bon marché⊠Nous revendiquons un savoir au service des classes populaires et des travailleurEs, de toutes celles et ceux qui font tourner la sociĂ©tĂ© au quotidien. Sean et Sarah Paris 1 UniversitĂ© face aux attaques gouvernementales, des dĂ©buts de ripostes locales mais en ordre dispersĂ© Les conditions dâĂ©tudes connaissent une dĂ©gradation sans prĂ©cĂ©dent suppression de filiĂšres et de postes de personnels, obligation de changer dâuniversitĂ© pour suivre sa formation, mise en place de formations fourre-tout et renforcement important de la sĂ©lection⊠MalgrĂ© plusieurs tentatives, aucune mobilisation nationale dâampleur nâa pu se construire depuis plusieurs annĂ©es. Pour autant, les rĂ©sistances locales se sont multipliĂ©es, montrant que nombreux sont les Ă©tudiantEs et les personnels refusant de se laisser faire. Des rĂ©sistances locales laissĂ©es sans perspectives Les Ă©tudiantEs de Toulouse, Clermont-Ferrand, Orsay, Saint-Denis et Marne-la-VallĂ©e se sont mobilisĂ©s ces derniers mois contre lâaustĂ©ritĂ© et les coupes budgĂ©taires de plusieurs millions dâeuros. Ces mobilisations nâont pas rĂ©ussi Ă se lier rĂ©ellement les unes aux autres, mĂȘme si des dates de mobilisations nationales ont existĂ©. Ainsi, le 5 mars dernier, alors que plusieurs universitĂ©s de la rĂ©gion parisienne Ă©taient en lutte, un rassemblement de plusieurs centaines de personnes sâest tenu devant le ministĂšre de lâEnseignement supĂ©rieur. La colĂšre et le ras-le-bol face Ă la casse de notre avenir est bien prĂ©sent chez les Ă©tudiantEs, mais peu dâorganisations cherche Ă les mobiliser dans une perspective commune. La direction de lâUnion nationale des Ă©tudiants de France UNEF, principal syndicat Ă©tudiant, accompagne la politique du gouvernement, acceptant la loi Fioraso et refusant dâorganiser la mobilisation sur les campus. Et Solidaires EtudiantEs se contente bien trop souvent de campagnes idĂ©ologiques, ne cherchant pas Ă entraĂźner les Ă©tudiantEs dans la rue. La mobilisation du 5 mars nâa Ă©tĂ© possible que essentiellement grĂące aux Ă©tudiants et personnels mobilisĂ©s des universitĂ©s dâOrsay et de Saint-Denis, qui se sont coordonnĂ©s pour imposer cette journĂ©e de mobilisation. Et les jeunes du NPA ont jouĂ© un rĂŽle actif dans la construction de cette Ă©chĂ©ance. Vers une nĂ©cessaire mobilisation Ă la rentrĂ©e prochaine ? Ces expĂ©riences de mobilisation et le ras-le-bol qui existe ouvrent la possibilitĂ© de mobilisations Ă la rentrĂ©e prochaine. Dâautant que le gouvernement nâen finit plus de chercher Ă pressuriser lâenseignement supĂ©rieur. Il vient de dĂ©cider dâamputer le budget des fonds de roulement de plusieurs dizaines de millions dâeuros. Une universitĂ© comme celle dâArras se voit ponctionner plus de 20 millions dâeuros par ce biais. Les consĂ©quences seront dĂ©sastreuses, car câest avec cet argent que les universitĂ©s assurent leur fonctionnement quotidien, parfois dĂšs le mois de novembre. Cette baisse des moyens se rĂ©percutent directement sur le dos des Ă©tudiantEs, les universitĂ©s dĂ©cidant simplement dâen accepter de moins en moins. La multiplication des Ă©tudiantEs sans facs », mais aussi des mobilisations qui en dĂ©coulent pour lâinscription de toutes et tous, pourraient ĂȘtre un levier pour commencer Ă repousser lâoffensive du gouvernement. Plus que jamais, il est nĂ©cessaire de prĂ©parer une grĂšve nationale des Ă©tudiantEs et des personnels pour mettre un coup dâarrĂȘt Ă la casse de notre avenir ! JBP Nanterre RĂ©pression organisons la riposte ! LibertĂ© pour GaĂ«tan et tous les manifestantEs ! Au cours des deux derniĂšres annĂ©es, les jeunes se sont mobilisĂ©s Ă de nombreuses reprises et ont tentĂ© de rĂ©sister Ă la politique pro-capitaliste du gouvernement. Contre le soutien apportĂ© par la France Ă lâĂtat dâIsraĂ«l qui bombardait et tuait des milliers de personnes sur la bande de Gaza en juillet 2013, contre les expulsions de lycĂ©enEs sans-papier, contre la dĂ©gradation des conditions dâĂ©tude dans les lycĂ©es et les universitĂ©s, contre les grands projets inutiles, Ă Notre-Dame-des-Landes et Ă Sivens. Ă plusieurs reprises, ce sont des milliers de jeunes qui sont descendus dans la rue pour crier leur colĂšre face Ă lâinjustice produite par le systĂšme capitaliste et ses valets. Mais ces jeunes ont dĂ» faire face Ă un gouvernement dĂ©terminĂ© Ă Ă©touffer toutes les colĂšres et Ă faire taire la contestation. Manifestations interdites, arrestations massives, condamnations scandaleuses⊠La rĂ©pression sâest abattue sur les militantEs les plus combatifs, sur toutes celles et ceux qui tentaient de briser la fatalitĂ©, et de reprendre le chemin des luttes. Cette rĂ©pression a connu son apogĂ©e en novembre 2014, quand RĂ©mi Fraisse, jeune militant Ă©cologiste de 22 ans, a Ă©tĂ© tuĂ© par la police alors quâil occupait la zone de construction du barrage de Sivens. Sa mort a rĂ©vĂ©lĂ© la vraie nature dâun Ătat au service des riches qui nâhĂ©site pas Ă tirer sur des jeunes Ă la grenade offensive pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de ceux dâen haut, dâun Ătat policier qui harcĂšle les jeunes dans les quartiers populaires par des contrĂŽles au faciĂšs permanents, des fouilles et des arrestations injustifiĂ©es. La vraie nature dâun Ătat Ă la justice Ă deux vitesses qui condamne Ă du sursis les policiers responsables de la mort de Zyed et Bouna, deux jeunes tuĂ©s Ă Aulnay-sous-Bois en 2005 lors dâune course poursuite avec la police, et condamne des militants Ă de la prison ferme pour avoir manifestĂ©. La jeunesse rĂ©pond rĂ©sistance ! Câest le cas de GaĂ«tan, jeune Ă©tudiant de 22 ans et militant du NPA qui, pour avoir manifestĂ© suite Ă la mort de RĂ©mi Fraisse dans le cadre dâune grĂšve Ă lâuniversitĂ© de Toulouse le Mirail, sâest vu condamnĂ© Ă deux mois de prison ferme. Cette condamnation plus quâinjuste nâest quâun exemple parmi des dizaines dâautres. Nous condamnons ces mesures liberticides et exigeons la libertĂ© immĂ©diate et lâamnistie pour tous les condamnĂ©Es pour avoir manifestĂ©. Si les cas de rĂ©pression se sont multipliĂ©s au cours des derniers mois, ce nâest pas le fruit du hasard. Depuis le dĂ©but du mandat de Hollande, nos luttes sont restĂ©es isolĂ©es les unes des autres. Les directions syndicales ont refusĂ© dâorganiser un affrontement dâensemble des jeunes et des travailleurEs, pourtant seul Ă mĂȘme de faire face Ă la politique antisociale du gouvernement. Le rapport de forces sâest ainsi dĂ©gradĂ© en notre dĂ©faveur, et le gouvernement sâest senti en confiance pour renforcer les mesures rĂ©pressives, notamment pour sâattaquer aux militants les plus combatifs, spĂ©cifiquement dans la jeunesse. Pour y faire face et rendre la pareille Ă ce gouvernement de combat, seules des mobilisations dâampleur de notre camp social seront Ă la hauteur. Face Ă la rĂ©pression, Ă lâĂtat et au systĂšme injuste quâils maintiennent, organisons la rĂ©sistance, regroupons nos luttes ! LĂ©a Nanterre Racisme contre la politique anti-immigrĂ©Es du pouvoir, les luttes victorieuses de la jeunesse ! Le gouvernement ne mĂ©nage pas ses efforts pour poursuivre et amplifier la politique raciste et stigmatisante que son prĂ©dĂ©cesseur avait largement entamĂ©. Des sorties de Valls sur les Roms aux expulsions de sans-papiers qui se poursuivent massivement, lâoffensive anti-immigrĂ©Es nâa connu aucune pause depuis lâĂ©lection de Hollande. Pas de pause non plus pour mener le combat contre cette politique dâoppression et de division qui frappe toutes les classes populaires, et donc aussi les jeunes. Ces derniers mois, quelques victoires ont vu le jour, permettant de montrer la voie pour en gagner de nouvelles, plus importantes. Ces victoires constituent aussi la meilleure rĂ©ponse pour lutter contre le Front national qui se nourrit des dĂ©sillusions semĂ©es par la gauche gouvernementale et flatte les prĂ©jugĂ©s racistes entretenus par toutes la classe politique. Le 23 mars, Alaa lycĂ©en menacĂ© dâexpulsion, Ă©tait libĂ©rĂ© ! Alaa Belkhir est Ă©lĂšve au lycĂ©e professionnel la Tournelle, Ă la Garenne-Colombes 92. Originaire dâAlgĂ©rie, il vit en France et y Ă©tudie depuis 4 ans. Mais Alaa est sans-papiers. Alors que son bac Ă©tait dans 3 mois, le 27 fĂ©vrier, suite Ă un simple contrĂŽle de police, il a Ă©tĂ© enfermĂ© en centre de rĂ©tention avec une obligation de quitter le territoire français OQTF. La mobilisation pour soutenir Alaa a Ă©tĂ© lancĂ©e pendant plusieurs semaines. Lundi 23 mars, la lutte a payĂ© Alaa a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© ! Cette victoire a Ă©tĂ© un bol dâair dans une situation oĂč la politique anti-ouvriĂšre et raciste du gouvernement ne trouvait pas de rĂ©sistance sur son chemin. Lutte victorieuse des mineurs isolĂ©s Ă©trangers ! Depuis plusieurs mois, de jeunes immigrĂ©s ayant fui les ravages et les guerres causĂ©s par lâimpĂ©rialisme français Ă©taient laissĂ©s Ă la rue sans aucune solution dâhĂ©bergement. Une belle dĂ©monstration du caractĂšre prĂ©tendument humanitaire des entreprises guerriĂšres menĂ©es par le gouvernement. Le 24 avril, aprĂšs un mois dâoccupation au cĂŽtĂ© des mal-logĂ©s soutenus par lâassociation Droit au logement, place de la RĂ©publique Ă Paris, et aprĂšs quatre mois de lutte pour leur prise en charge immĂ©diate comme le prĂ©voit la loi, les 43 mineurs isolĂ©s Ă©trangers ont obtenu du ministĂšre du Logement leur hĂ©bergement. Un dĂ©saveu important de la politique de la mairie PS de Paris qui, non content de les laisser Ă la rue, pensait rendre invisibles ces jeunes. Le combat se poursuit maintenant sur leur scolarisation et leur prise en charge immĂ©diate par la mairie. MĂȘme Ă petite Ă©chelle, ces victoires ont montrĂ© que la jeunesse pouvait faire reculer le gouvernement et surtout quâil est possible de mettre en Ă©chec sa stratĂ©gie faire des Ă©trangers des boucs-Ă©missaires pour essayer de masquer le mĂ©contentement suscitĂ© par la politique de son gouvernement. Lucas Paris Baltimore la jeunesse se rĂ©volte contre le racisme et les violences policiĂšres ! Le 19 avril, Freddie Gray, un jeune noir de 25 ans, est mort aprĂšs avoir Ă©tĂ© frappĂ© par six policiers lors dâune arrestation arbitraire dans un quartier populaire de la ville de Baltimore, dans lâĂtat du Maryland. Lâassassinat de Freddie Gray nâest quâun nouvel exemple des violences et brutalitĂ©s racistes quotidiennes de la part de la police contre la jeunesse et les travailleurEs noirs. Le cas de Freddie vient sâajouter Ă celui de Michael Brown Ă Ferguson lâannĂ©e derniĂšre, qui avait dĂ©jĂ donnĂ© lieu Ă une importante contestation. Aux Ătats-Unis, une personne noire est tuĂ©e par la police toutes les 28 heures, les Noirs remplissent les prisons et sont victimes de la prĂ©caritĂ© et du chĂŽmage Ă une grande Ă©chelle. Cette situation sans avenir ne peut quâengendrer frustration, rage et indignation ! Mouvement BlackLivesMatter des rĂ©voltes dans plusieurs villes La contestation ne sâest pas fait attendre. Des manifestations quasi quotidiennes ont Ă©tĂ© organisĂ©es dans plusieurs villes par des organisations de jeunesse, de lycĂ©enEs et dâĂ©tudiantEs, et du mouvement social. Le 27 avril, des centaines de lycĂ©enEs ont pris les rues de Baltimore pour dĂ©noncer les violences policiĂšres. Le 1er mai, de Baltimore Ă New York en passant par Los Angeles, Miami, Seattle et Chicago, des dizaines de milliers de jeunes et travailleurEs ont fait entendre leur exigence de justice, et se sont mobilisĂ©s contre des conditions de vie qui se dĂ©gradent et une violence de la part de lâĂtat toujours plus importante. Dans une action qui reprend la tradition de lutte des travailleurs amĂ©ricains pour les 8 heures, les dockers dâOakland ont lancĂ© un appel Ă la grĂšve en solidaritĂ© avec le mouvement pour le 1er mai. Le message que veut faire passer ce syndicat combatif est trĂšs important la lutte des travailleurEs et de la jeunesse noire et immigrĂ©e contre la rĂ©pression policiĂšre et pour lâĂ©galitĂ© des droits doit ĂȘtre une lutte commune. Ă Baltimore et partout ailleurs, la jeunesse a raison de se rĂ©volter ! MalgrĂ© lâhypocrisie dâObama qui dit quâil nây a pas de prĂ©jugĂ© racial aux Ătats-Unis, cette violence raciste est structurelle. AprĂšs 7 ans de ce pouvoir, les conditions de vie de la population afro-amĂ©ricaine ne se sont pas amĂ©liorĂ©es, tout comme celles de lâensemble de travailleurEs. VoilĂ les raisons profondes de la rĂ©volte des jeunes amĂ©ricainEs qui refusent le chĂŽmage, la prĂ©caritĂ© et le racisme comme seul avenir. En France, le gouvernement et la police rĂ©priment au quotidien la jeunesse dans les quartiers populaires, mais aussi les mouvements sociaux qui contestent leur politique. Dans le monde, depuis plusieurs annĂ©es, la jeunesse a su se rĂ©volter. Des IndignĂ©s aux mouvements Ă©tudiants, de Baltimore jusquâen France, nous sommes des millions Ă relever la tĂȘte. Et nous avons bien raison de refuser de nous laisser faire, face Ă un systĂšme capitaliste qui nous mĂšne droit dans le mur. Laura Paris 8
Onpeut constater cela à travers les slogans «Sois jeune et tais-toi. » (l'affiche correspondante nous montre l'ombre de De Gaulle fermant la bouche d'un jeune homme) et « Moins de 21 ans voici votre bulletin de vote. » (on peut voir sur
Mai 1968 en Aveyron, une expĂ©rience de double pouvoir article et vidĂ©o de 33 mn Jacques Serieys Mai 68 vĂ©cu en Aveyron⊠ouvriers, lycĂ©ens, employĂ©s, paysans, enseignants... sĂ©isme politique Jacques Serieys LycĂ©ens en mai 1968, en Aveyron et ailleurs Jacques Serieys 31 mai 2008 Des poings levĂ©s en LozĂšre aux Alternatifs et anarchistes dâArdĂšche un beau samedi sur Mai 68 1968 GrĂšve gĂ©nĂ©rale ouvriĂšre La grĂšve de 1967 Ă lâusine Rodhiaceta de Besançon... Un signe annonciateur de Mai 68 26 janvier 1968 GrĂšve de la SAVIEM et Ă©meute ouvriĂšre de Caen article suivi dâun long message dĂ©taillĂ© envoyĂ© de Caen 1968 Une dĂ©monstration Ă©clatante des mĂ©tallurgistes Contribution du collectif 1968 de lâInstitut dâHistoire Sociale CGT METALLURGIE Des femmes en grĂšve avec occupation aux chĂšques postaux en Mai 68 Jeunesse et Mouvement lycĂ©en 1968 LES COMITES DâACTION LYCEENS par Robi Morder 1968 Sois jeune et tais toi ! » par Robi Morder Souvenirs de Mai 68 Souvenir dâune aurore, en mai, dans lâAveyron texte publiĂ© en 2008 par Le Monde de lâEducation 1er Mai 68 en Haute Garonne comme en Aveyron ça commençait bien ! Souvenir de Mai 68 message en rĂ©ponse Ă lâarticle LycĂ©ens en mai 68 en Aveyron Mai 68 Quinze beaux souvenirs personnels... Melun, BĂ©ziers, AriĂšge, Colmar, Rouen, Paris, LodĂšve, ArdĂšche, Haute Loire... Bertrand DelanoĂ« Rodez et Pierre Moscovici racontent leur Mai 68 1968 dans le monde MAI 1968 DANS LE MONDE, UNE DĂFERLANTE COMMUNE, AU DELĂ DES SPĂCIFICITĂS NATIONALES 5 janvier 1968 Le printemps de Prague annonçait un printemps des peuples 19 janvier 1968 Les manifestants Zengakuren Japon marchent sur le porte-avions US Enterprise. Leur action a un impact mondial TchĂ©coslovaquie 1968 Prague au printemps 21 aoĂ»t 1968 en TchĂ©coslovaquie Va pensiero extrait du Nabucco de Verdi guide les dĂ©lĂ©guĂ©s communistes face Ă lâintervention militaire russe 2 octobre 1968 au Mexique Cela fait quarante deux ans aujourdâhui ; les mitrailleuses massacraient Ă©tudiants et lycĂ©ens 21 octobre 1967 La manifestation contre la guerre du Vietnam devant le Pentagone, un symbole de la radicalisation de la jeunesse entre 1966 et 1968 Au cinĂ©ma ce soir United Red Army » les lendemains difficiles de 1968 dans lâextrĂȘme gauche japonaise Femmes 1968 Mai 68 et les mouvements femmes des annĂ©es 1970 en France par Josette Trat Mai 68 ce dĂ©sir de vivre autrement, tandis que sâesquissait une mise en acte de cet autrement, dans une nouvelle maniĂšre dâĂȘtre ensemble et de faire sociĂ©tĂ© par Martine Storti Ecologie 1968 LâĂ©cologie dans la France des annĂ©es 68 1960-1970 Archives audiovisuelles nationales Mai 68 en images 1 archives de lâINA du 6 au 13 mai RĂ©trospective video 1968 du 3 mai Ă mi-juin 1968 Affiches de Mai 68 sur le rĂŽle des medias video 1968 2008 DVD Ă voir "1968, les ouvriers aussi" par Bruno Muel et Xavier Vigna Art et rĂ©volution en mai 68 1968 Les murs ont la parole Vers de MaĂŻakowski que jâai relevĂ©s en juin 68 dans les facs parisiennes occupĂ©es Mai 68 et lâĂ©ducation 1968 Contestation de lâinstitution scolaire... Mai 68 Imaginer lâĂ©cole dâune sociĂ©tĂ© libre Mai 68 et la discipline Ă lâĂ©cole par Claude LeliĂšvre, historien de lâĂ©ducation Chansons Mai 68 1968 2008 Chansons de Mai 68 La rĂ©volution, Les nouveaux partisans, Paris mai "1968-2008... Nâeffacez pas nos traces !" texte de Dominique Grange la chanteuse de Mai 68 Un vrai coup de cĆur, comme on nâen fait plus. Ăa sâappelle 1968-2008...Nâeffacez pas nos traces » par brigitte blang JournĂ©es importantes de 1968 22 mars 1968 prĂ©lude du mouvement Ă©tudiant de Mai par Robi MORDER Nanterre le 22 mars 1968 Bilans dâune gĂ©nĂ©ration Tout est la faute de 68 et des soixante-huitards ! Brigitte Blang Marxismes, rĂ©volutions et tiers monde rĂ©flexions sur les expĂ©riences dâAsie orientale - Un cheminement la gĂ©nĂ©ration militante du Mai 68 français par Pierre Rousset De 68 Ă RESF RĂ©seau Education Sans Frontieres, ou les soixante-huitards nâont rien reniĂ© 40 ans aprĂšs Mai 68 Parcours dâun mao Christophe Schimmel A lire Le jour oĂč mon pĂšre sâest tu, par Virginie Linhart les annĂ©es 68 vues par des enfants de militants Des bilans et une actualitĂ© Quarante ans aprĂšs, quelques rĂ©flexions sur le soulĂšvement de Mai 68 Isaac Johsua Mai 68, la CGT, les avancĂ©es sociales, le PC et Mitterrand dâaprĂšs Georges SĂ©guy 1 les avancĂ©es sociales Sous les pavĂ©s, la grĂšve - regards sur Mai 68 Daniel BENSAĂD 1968 aux frontiĂšres de la rupture par Adolfo Gilly Penser lâhĂ©ritage de Mai 68 dĂ©bat organisĂ© par lâHebdo des Socialistes avec Weber, Geismar, Baumel, Filippetti... â1968, tout un peuple en marche, 2008, lâĂ©mancipation en hĂ©ritage â colloque CFDT Bilan de Mai 68 tirĂ© Ă chaud par Waldeck Rochet secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du PCF Retour sur mai 68 par Pierre Khalfa Mai 68, bouc Ă©missaire, par Henri Weber bureau national du PS, dĂ©putĂ© europĂ©en Le PCF en mai-juin 68 et aprĂšs par Paul Boccara, PCF Mai 68... Quelles avancĂ©es sociales ? Quâen reste-t-il ?... par GĂ©rard Filoche LA GRĂVE GĂNĂRALE MAI-JUIN 1968 EN FRANCE par J Cabral et C Paz, LCR Mai 68 - De la gĂ©nĂ©ralisation de la grĂšve au protocole » de Grenelle par Lutte ouvriĂšre Dossier dans le Politis dâaoĂ»t " Mai 68, le bel hĂ©ritage " "Les interprĂ©tations de Mai 68 un fort enjeu politique quarante ans aprĂšs" Par JĂ©rĂŽme Fourquet, IFOP Mai 68 Debat trĂšs interessant entre Pierre Zarka PCF et Daniel Bensaid LCR dans lâHuma AnnĂ©es 1968 Lâapport des maoĂŻstes dans les luttes de classes en France par des maoĂŻstes de lâAGEN CommĂ©moration de mai 68 lâaspect sociĂ©tal occulte le social et le politique 1789 1968 en Aveyron, une mĂȘme histoire "1968 Câest comme aujourdâhui, on ne sait pas. On est peut-ĂȘtre sur une marmite... entretien avec Charles Piaget, animateur de la grĂšve historique des LIP Anti-capitalisme 68 par Michel HUSSON, Ă©conomiste Mai 68, pas quâun mois Interview de Kristin Ross Mai 68 Parlons-en !!! par deux militants communistes Mai 68, les trotskistes, la lutte de classe, la vie... Conversation avec Michel Lequenne Mai 68 mondain contre mai 68 social par GĂ©rard Filoche La gauche plurielle » et Mai 68 un dĂ©bat rĂ©vĂ©lateur PICQUET Christian, DUFFLEAUX RaphaĂ«l Mai 1968 tout Ă©tait possible ! bilan de 68 par le groupe Pouvoir ouvrier 1968, RĂ©volte de la jeunesse Ă©tudiante parisienne mobilisĂ©e pour une sociĂ©tĂ© plus libĂ©rale ? rĂ©ponse Ă une tribune de LâHumanitĂ© De 1968 Ă aujourdâhui 1968 2008 ... APPEL INTERNATIONAL Mai 68 Ce nâest quâun dĂ©but... Jean-Luc MĂ©lenchon Il faut mĂ©diter le rapport entre 1968 et 1981 » Quarante ans aprĂšs, la force de propulsion politique de Mai 68 Raoul Marc Jennar POURQUOI LE MOUVEMENT DE MAI 68 FUT UN SUCCĂS SOCIAL ET UN ĂCHEC POLITIQUE ? Enseignements pour aujourdâhui Georges SĂ©guy Achevons Mai 68 par Michel Onfray Il faut refaire Mai 68 UtilitĂ© dâun Mai 68 ce nâest pas un anniversaire, câest une actualitĂ© ! La gauche, dans sa diversitĂ© actuelle, est lâhĂ©ritiĂšre de Mai 68 », par Michel Sorin MRC Mai 68 - Mai 2008 bilan provisoire 31 mai 2008 Des poings levĂ©s en LozĂšre aux Alternatifs et anarchistes dâArdĂšche un beau samedi sur Mai 68 MAI 68, quelques rappels Raoul-Marc Jennar Droite et Mai 68 Tous les sondages donnent Nicolas Sarkozy battu par Mai 68 EgalitĂ© des sexes, protection sociale, droit syndical, relations dans la famille, moeurs, place des jeunes, pouvoir dâachat, Ă©conomie, popularitĂ©, communication... Pour 62%des Français, un nouveau 68 va Ă©clater ! Quand Nicolas Sarkozy veut liquider lâhĂ©ritage de Mai 68 Lâimagination contre le pouvoir...Sarkozy fustige mai 68 ! RĂ©actions aux propos de Nicolas Sarkozy sur Mai 1968
Ainsifleurissent Ă Paris et en province, des slogans aux jeux de mots et aux dĂ©luges verbaux Ă portĂ©e politique jamais absente : « Sois jeune et tais-toi », « Nous irons jusquâau bout », « Mai 68, dĂ©but dâune lutte prolongĂ©e » (mai-juin 1968). A Toulouse, la ville rose possĂšde des « Ateliers populaires » qui se mettent en place, comme Ă Paris, au sein de lâĂ©cole des
A quelques jours de l'anniversaire des contestations estudiantines et populaires de mai 68 et dans un contexte d'aspirations démocratiques dans les pays arabes, une édition anglaise publie "Beauty is in the Street", et revient sur les évÚnements français de mai 68 à travers son iconographie et ses affiches de propagandes. Rétrospective en images de mois de grÚves et de protestations sociales qui auront bouleversés la société, "Beauty is in the Street" est plus qu'un catalogue de posters peints par les étudiants des Beaux-Arts. C'est, derriÚre, la reconnaissance du travail soutenu et de la volonté des étudiants du groupe "Atelier Populaire" de voir le mouvement évoluer et d'impliquer les différentes classes de la société. Autour de 200 affiches, reproduites notamment grùce à l'aide de Philippe VermÚs, l'un des fondateurs d'"Atelier Populaire", mais aussi des photos inédites et des témoignages, l'écrivain Johan Kugelberg revient sur ses affiches de propagandes devenues symboles de lutte sociale. Dessins simples, messages claires et couleurs vives auront au final contribué à la réussite du mouvement. Un livre dans l'actualité trÚs bien construit mais dont on regrette qu'il ait été mis en chantier par un éditeur anglais... Aucune édition française n'est pour le moment prévue. Place à la protestation... "Beauty is in the Street, A visual record of the may '68 paris Uprising" Johan Kugelberg avec Philippe VermÚs. Four Corner Books. Le 16 mai 2011 en Angletere, 25£ Caroline Lazard
SOISJEUNE ET TAIS-TOI à FONTENAY-SOUS-BOIS (94120) RCS, SIREN, SIRET, bilans, statuts, chiffre d'affaires, dirigeants, cartographie, alertes, annonces légales
ï»ż"CRS-S-S, Etudiant-diant-diant", "Jouir sans entrave", "La beautĂ© est dans la rue" il suffit aujourdâhui dâentendre le slogan pour voir l'affiche. Depuis Mai-68, ces mots et ces images appartiennent Ă notre mĂ©moire collective, entrant de plain-pied dans le patrimoine de la sociĂ©tĂ© française. Regardez notre vidĂ©o La suite aprĂšs la publicitĂ© Ces derniĂšres semaines encore, entre commĂ©moration nostalgique et contestation renaissante, repris et dĂ©tournĂ©s, ces slogans refleurissent sur les murs parisiens, appelant Ă un "Mai 68 en avril", autant de rappels du formidable bouillonnement crĂ©atif dâune pĂ©riode qui sâapprĂȘte Ă cĂ©lĂ©brer son cinquantenaire. "Il est interdit d'interdire", "Sois jeune et tais-toi', "La chienlit, c'est lui" les collectionneurs ont rĂ©pertoriĂ© prĂšs de 500 modĂšles de ces affiches placardĂ©es pendant prĂšs dâun mois sur les murs de la capitale, tous rĂ©alisĂ©s par les jeunes artistes de l'Ă©cole des Beaux Arts ou des Arts DĂ©coratifs. Trait Ă©purĂ© et couleurs vives Avec les moyens du bord, dans ce quâils avaient dĂ©crĂ©tĂ© un "atelier populaire", les Ă©lĂšves s'Ă©taient alors lancĂ©s dans une production collective et anonyme pour rĂ©pondre aux commandes des Ă©tudiants et des ouvriers qui exigeaient "A bas les cadences infernales".La suite aprĂšs la publicitĂ© Chaque affiche devait obtenir lâassentiment de lâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale avant dâĂȘtre diffusĂ©e. Toutes ces crĂ©ations ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es selon la mĂȘme recette simple qui les a faites entrer dans lâhistoire un slogan choc, un trait Ă©purĂ© et des couleurs vives. "L'Obs" vous propose de redĂ©couvrir une sĂ©lection des Ćuvres de ce mouvement artistique devenues de vĂ©ritables icĂŽnes. De vĂ©nĂ©rables quinquagĂ©naires qui paraissent toujours aussi vigoureuses et avant-gardistes lorsquâon les retrouve, collĂ©es avec des messages mis au goĂ»t du jour sur les murs des villes, dĂ©gageant le parfum dâun moment qui a fait exploser la couleur dans une France en noir et blanc.
Lacontestation de Mai 68 en images. Mai 68, c'était au siÚcle dernier. à l'époque la France avait un trÚs grand président de la République, le général de Gaulle, qui, du haut de ses 1m 93, ne voyait pas bien ce qui se passait en bas ! Bien qu'il pensa et déclara que "Les Français étaient des veaux", ceux-ci (les Français, pas les veaux), s'échappÚrent de leurs enclos et se
Cet article date de plus de quatre ans. La maison Artcurial Ă Paris propose une vente inĂ©dite qui retrace lâhistoire en images de Mai 68. Une collection exceptionnelle constituĂ©e de 500 affiches, dont certaines inĂ©dites, rĂ©unies par le collectionneur Laurent Storch. Article rĂ©digĂ© par France TĂ©lĂ©visions RĂ©daction Culture PubliĂ© le 13/03/2018 1158 Temps de lecture 2 min. Quand Mai 68 fait le bonheur des collectionneurs, la maison Artcurial met en vente aujourd'hui 14h30 un lot de 500 affiches qui racontent le soulĂšvement de la jeunesse de l'Ă©poque. Ce fonds exceptionnel est l'Ćuvre du collectionneur privĂ©, Laurent Storch qui a chinĂ© et achetĂ© certaines affiches uniques. Reportage F. Hovasse / P. Quiers / L. Kulimoetoke "Sois jeune et tais toi", "Il est interdit d'interdire", "CRS SS", "Sous les pavĂ©s la plage", "La police vous parle tous les soirs Ă 20h", tous ces slogans sont dĂ©soramais inscrits dans la mĂ©moire collective. En dĂ©couvrant cette exposition, le visiteur est immersion totale dans le mouvement populaire qui a dĂ©finitivement changĂ© la sociĂ©tĂ© française. Ces affiches sont dâauthentiques tĂ©moignages, historiques sociaux et artistiques, de Mai 68. Un demi-siĂšcle plus tard, les dessins de Mai 68 ont la cĂŽte. La plupart de ces affiches sont anonymes, mais certaines sont signĂ©es par des artistes sensibles au mouvement. Calder, Rancillac, Rougemont ou encore Alechinsky ont d'ailleurs reconnu aprĂšs coup leurs Ćuvres. Certaines peuvent valoir plusieurs milliers d'Euros. Militants, rĂ©volutionnaires, artistiques, de nouveaux slogans et dessins de propagande fleurissaient chaque jour sur les murs et rendaient. "Les thĂšmes Ă©taient choisis le matin, Ă midi on choisissait les affiches les plus intĂ©ressantes et Ă 18h, le comitĂ© rĂ©volutionnaire rassemblĂ© en AG votait pour l'affiche retenue par rapport Ă la thĂ©matique Ă©voquĂ©e", prĂ©cise Laurent Storch. Sa collection provient de marchands et de particuliers qui les ont conservĂ©es, y compris du cĂŽtĂ© des CRS. Certaines sont assez courantes, mais il y en a une cinquantaine quâon ne trouvera plus. Conçues collectivement par des artistes et des "idĂ©ologues", les affiches de sĂ©rigraphie au pochoir Ă©taient diffusĂ©es sitĂŽt qu'imprimĂ©es. Elles marquaient le pouls d'un mouvement qui aura durĂ© un mois, entre le dĂ©but mai et le dĂ©but juin. La fronde s'Ă©tend Ă d'autres sujets de prĂ©occupation de la sociĂ©tĂ© française de l'Ă©poque. Si les revendications de la jeunesse sont en premiĂšre ligne, la politique, le chĂŽmage, l'environnement et le travail sont rĂ©guliĂšrement Ă l'affiche. La jeunesse se mĂ©fie des hommes politiques et du mĂ©dia d'Etat, la rue prend le pouvoir et des imprimeries clandestines s'organisent. L'atelier des Beaux-Arts est le principal fournisseur de cette iconographie. Dix affiches sont produites et imprimĂ©es chaque jour en plusieurs couleurs Ă 500 exemplaires. DĂšs mai 1968, des amateurs rĂ©cupĂ©raient les affiches directement auprĂšs des colleurs, de façon Ă les garder en bon Ă©tat.
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affiche mai 68 sois jeune et tais toi analyse